samedi 27 février 2010

Future of The Left - Travels With Myself And Another


Après trois albums plus ou moins remarqués dont deux produits par Steve Albini, les gallois de Mclusky se séparent. Le chanteur/guitariste Andy "Falco" Falkous et le batteur Jack Egglestone forment Future of The Left et après Curses en 2007 voici Travels With Myself And Another en 2009 chez 4AD. Assez réussi, le chant rappelle celui de Jello Biafra de temps en temps, les compos me font par fois penser à Melvins (You need satan more than he needs you) et NoMeansNo light, un son à la Song of Zarathoustra, bref, de belles références. Le single The Hope That House Built est un morceau à part, le reste du disque est un peu plus punk, toujours dans un format assez court et rapide avec quelques démonstrations de bravoure (I am civil service).

Future Of The Left - You Need Satan More Than He Needs You [HQ Audio] from birolehel on Vimeo.


Gonjasufi - A Sufi & a killer


Cette nouvelle galette estampillée Warp sonne comme un Beck époque Stereopathetic soulmanure qui aurait fait une rencontre mystique sur la planète Bollywood. Complètement illuminé ce Sumach. Le voyage se fait dans le temps et l'espace de Bombay à Frisco en passant par Bagdad et New Orleans, on passe des 60's à l'electro / hip hop, d'un SuzieQ clin d'œil à la ligne de basse de I wanna be your dog d'Iggy Pop à l'orient et sa musique hypnotique sur Kowboyz and indians. Et paf, rock soul sur Dust avec un arrière goût de TV on the Radio, puis générique de série 80's sur Candylane, touche de jazz dans Advice, et ce single, Ancestors, produit par Flying Lotus... Un album mystérieux aux multiples facettes, une trouvaille de premier choix !


mardi 23 février 2010

liars - sisterworld

je ne me souvenais pas que c'était si bon. après des albums revival post punk, un brin farfelus il faut bien l'avouer, revoilà les new-yorkais de retour avec sisterworld.
l'ambiance a changé ou plutôt évolué, cet album est sombre, sale et pourtant il va falloir y jeter une oreille.

au premier abord on s'attend uniquement à du post punk, et non!! en tout cas ce n'est plus qu'un dérivé lointain, avec sisteworld on est plus proche de l'indus par moment, l'électronique est lancinante, le rock n'est plus que du bruit et en devient expérimental. voilà une bonne raison d'écouter cet album, de plus en y revenant plusieurs fois, on comprends les engrenages différents des titres, c'est précis et incisif, il y a vraiment beaucoup de boulot derrière, c'est indéniable.
ce qui frappe le plus ici c'est le mélange des genres assez improbables goodnight everything#10 voit des cuivres mélangés avec un son indus et des sonorités dissonantes.


l'album commence avec scissor#1, le titre monte lentement en puissance et quand c'est parti ca envoie du lourd et donne le ton à l'album.



drop dead#8, i still can see an outside world#6 sont complètement bancales, moi j'adore, mais il est vrai que c'est assez difficile à écouter comme ça.
et puis quand on est au fond du trou on peut trouver des titres comme proud evolution#7, titre qui se trouve être l'antithèse de l'album, il est lumineux, très hype, on se demande un peu ce qu'il fou là.

un bon album assez cohérent et le meilleur du groupe selon moi, après yeasayer aussi signé chez mute, c'est un second album qu'il ne faut pas manquer chez ce label britannique.

dimanche 21 février 2010

Health - Get Colour

Health nous offre cet album rock / post rock / psyché / expérimental qui a fait tourner pas mal de têtes ces derniers temps. Get Color est difficile à décrire tant il est aventureux et pourtant monomaniaque. Le son est monumental, on a l'impression d'entrer dans un univers de dingue sans savoir où donner de la tête. Un disque important dont le potentiel s'exprime dans la durée.

The Beatles + data + design


Au moment où EMI essaie de vendre les studios d'Abbey Road, voilà un outil précieux pour qui souhaite se lancer dans l'étude approfondie des Beatles. Découvertes dans le fantastique bouquin de David McCandless "Information is Beautiful", ces planches tentent de donner une vision graphiques des données recueillies sur le groupe par Michael Deal. Vous y trouverez donc une cartographie des collaborations à l'écriture :

Une représentation des références que le groupe fait à ses propres chansons :
Et une représentation graphiques des notes utilisées par les Beatles :






















Inutile, donc indispensable.

samedi 20 février 2010

Bonobo - Black Sands


Un album de Bonobo, c'est toujours indolore, ça passe tout seul, parfait pour passer quand la famille vient à la maison ou pour coller sur une pub. Celui-ci ne déroge pas à la règle, ça commence comme du Yo Yo Ma, c'est plein de beaux instruments (harpe, flûtes, contrebasse, xylophone, cuivres, etc) et de belles mélodies très Ninja Tune. Cette fois la voix d'Andreya Triana se fait plus épisodique mais toujours suave et douce, un vrai plaisir. On navigue entre pop, soul, hip hop et electro, avec beaucoup d'élégance et de délicatesse. Simon Green aka Bonobo sort Black Sands chez Ninja Tune en mars et sera en tournée en France au mois de mai, par ici pour les dates.
Bonobo - Eyesdown (Radio Edit) by Paris PngPng

Son of Dave - Shake a Bone


Son of Dave, ou Benjamin Darvill est un illuminé, mais j'aimerais vous y voir aussi si vous étiez natif de Winnipeg Manitoba, Canada. Winnipeg is a frozen shithole comme dit Venetian Snares. L'homme orchestre fait dans le rock blues sous ecstasy façon Bo Didley ou Jon Spencer Blues Explosion. Shake a bone est produit par Steve Albini à Chicago, ça sent bon les années 50. Gros coup de cœur. Son quatrième album sort le 22 mars chez Kartel, et vous pourrez l'entendre le 12 mars au café de la danse à Paris.




lundi 15 février 2010

Zelienople - Give it up


Parfois dans un disque, le silence est important. Ce qui n'est pas dit a autant d'importance que ce qui l'est. Zelienople nous offre un disque énigmatique à l'image de son artwork, avec une voix en écho, des accents de post rock à la sauce drone, et un tempo d'une lenteur rarement atteinte. N'attendez pas que ça démarre, ça ne démarre jamais. L'extrême à l'envers. On peut s'interroger sur l'intérêt d'un tel exercice, mais à l'écoute, il faut bien avouer que cette musique exerce une fascination ensorcelante. Pas l'album de l'année, mais une expérience digne d'être vécue.


dimanche 14 février 2010

Massive Attack - Splitting The Atom

Massive Attack vient de sortir Heligoland, son 5ème album, ça ne vous aura pas échappé. En
attendant une hypothétique chronique, voilà le single, Splitting The Atom.

mardi 9 février 2010

Considérations d'ordre général à l'usage du mélomane

On vit une époque formidable. On a accès à toute la musique qu'on veut, les musiciens aussi, s'appuient sur ces nouvelles références pour créer, enrichissent les références des auditeurs qui sont désormais prêts à entendre ce qui était il y a peu passible d'excommunication. Les techniques de production se standardisent, s'échangent, les barrières sautent et les extrêmes tendent à se rejoindre. Oui mais alors comment faire la différence entre les deux catégories de musique principales : la bonne et la mauvaise ?

S'il vous plait, ici on est pas là pour faire dans les bons sentiments, vous ne m'enlèverez pas de l'esprit qu'il existe de la mauvaise musique, toute mauvaise foi mise à part. D'ordinaire un bon indice réside dans la façon dont un disque est conçu. Le but c'est quoi ? Me faire plaisir en tant qu'artiste et exprimer quelque chose, ou tout simplement nourrir l'auditoire comme on gave une oie avec la recette qu'il aime dans le but d'en retirer quelque subside. Mais on est d'accord, on écoute pas tous la musique dans le même but et on y recherche pas tous la même chose.

Pour illustrer mon propos, le mieux c'est l'exemple. Prenons le dernier Yeasayer.



Sur ce titre tiré de Odd Blood paru aujourd'hui, on s'approche de très près de ce qui constitue l'abomination ultime en matière de musique (vous en conviendrez chers lecteurs), le r'n b. Notez l'absence de majuscule. Pourtant j'aime ce morceau.

Et maintenant prenons un truc au hasard, Stillness Is The Move de Dirty Projectors (que je ne connais pas)



Là dedans, on entend une nette tendance r'n b, du vocoder, on aperçoit une ébauche de chorégraphie à deux balles, bref on est pas loin de la bande son d'un magasin de godasses.
Et pourtant, de proche en proche, j'en viens à tolérer ces trucs là. Je vais même me chopper ce disque pour approfondir un peu.

Chaque artiste créé un univers propre (plus ou moins) auquel il tente de nous faire adhérer. Si on est "prêts" ça marche, sinon on passe à côté et il faudra y revenir plus tard. C'est vrai pour la peinture et le cinéma, la littérature ou autre.

Bref on vit une époque formidable mais dangereuse, la frontière entre le bien et le mal est de plus en plus ténue. Mais c'est peut être pas un mal après tout, si l'underground recycle la variet' et inversement, ça pourrait bien tous nous tirer vers le haut. Mais je flippe un peu quand même...

courtney love - nobody's daughter


je ne suis pas un grand fan de hole et de madame love, cependant après l'écoute de nobody's daughter je suis plutôt conquis. conquis oui mais partagé, car tout l'album n'est pas pour moi, certains titres sont sans intérêt alors que d'autres sont vraiment très bien.

en tout cas c'est une courtney reposée que l'on retrouve cette fois-ci, l'album est calme, limite folk par moment mais le bas blesse quand les titres pataugent dans le niaiserie, aucun intérêt donc comme je disais. à côté de ça on retrouve des titres vraiment accrocheurs, la veuve de cobain sait encore y faire par moment, surtout quand on sait qu'elle a mis 6 ans pour sortir son nouvel album et que ce dernier sort en même temps que le live à reading de feu son mari, un petit coup marketing de derrière les fagots, les anti courtney trouveront pas mal de grain à moudre là dessus.
mais revenons à l'album, je n'épiloguerai pas longtemps, juste pour vous présenter les titres que j'ai retenu.
tout d'abord stand up motherfucker#4, entre post rock et grunge on retrouve la voix tiraillée de courtney, un régal il faut bien l'avouer.



et surtout dirty girls#6 et ses guitares élec beaucoup plus présentent que l'on ne retrouve pas trop sur l'album. ce titre aurait pu être la propriété de p.j. harvey, en tout cas il m'y fait penser et c'est peut être pour cela que j'adore ce titre. et puis il a le don de réveiller un peu et se démarque donc.



bon ok il y en a d'autres, mais je ne vais pas faire tout le boulot, je vous laisse donc le soin de vous faire votre petite idée en vous mettant toutefois en garde contre les pièges.

dimanche 7 février 2010

Blood Red Shoes - Light It Up

Nouvel album du duo de Brighton prévu pour le 1er mars (Fire like this), en concert le 15 avril au Nouveau Casino à Paris. Qui vient avec moi ?

mardi 2 février 2010

owen pallett - heartland

owen pallett a récemment perdu les droits sur son nom final fantasy et c'est donc sous son vrai nom que sort son troisième album heartland.
enregistré au greenhouse studio de Reykjavick, le petit dernier de mon violoniste préféré est une nouvelle fois une tuerie, ce mec est un génie, en toute simplicité.

sur ses albums précédents, il jouait du violon ou du piano et rebouclait électroniquement ses morceaux pour donner du corps, cette fois-ci même si il y a toujours autant d'effet loop ou autres, pas la peine d'en faire trop devant la multitude d'harmonique qu'offre l'orchestre ; les cors, violines et autres instruments à vent s'en donnent à cœur joie.

un album de owen pallett, cela ne s'écoute pas simplement cela se déguste, les sons, des plus limpides aux plus sombres, se croisent et s'enlacent sans qu'un couac n'apparaisse, on sent bien toute la maîtrise de l'arrangeur sonore d'arcade fire et grizzly bear entre autres. l'album est très pointu, rien n'est laissé au hasard, les arrangements sont super précis, les solos d'instruments sont toujours de hautes volées, le tout laissant une impression d'extra-terrestre.
d'extra-terrestre car comme ses deux prédécesseurs, cet album est inclassable, d'un classicisme baroque très contemporain, c'est l'addition de nappes d'électroniques qui laisse pantois.
très aérien cet album ne cesse de prendre à revers pour plonger dans des abysses encore vierges. owen sait tout faire, il est tout seul sur scène là où on pense voir une troupe bien étoffée, oui c'est un groupe à lui tout seul.
sa voie claire ne tiraille jamais, c'est assez impressionnant d'écouter sa maîtrise dans les aigus.

d'ailleurs le voici en pleine performance sous des conditions climatiques assez gênantes. le titre se nomme lewis take off his shirt#5.



son univers est vraiment particuliers et bien à lui comme l'en atteste flare gun#9, il use de pédales, d'effets en tout genre, et vous noterez l'architecture du titre et comment il se débrouille pour que personne ne remarque l'absence d'un groupe qui serait inutile... magnifique!!!



c'est simple owen pallett est au dessus de tout entre ciel et terre, entre passé et futur, tout ce qu'il touche il le rend intéressant, la preuve tout en second degré avec ce simple titre de mariah carey.