mardi 27 novembre 2012

sufjan stevens and his friends - silver and gold


c'est  peu de dire, mais là je suis fan.
un coffret de cinq albums de chants de noël et presque 60 titres, merci pour le cadeau (enfin 50 euros le coffret collector (avec goodies et posters ou 15 euros pour la version numérique ce qui est plus qu'honnête, en plus certains titres sont téléchargeables gratuitement), surtout que sufjan ne se fout pas de notre gueule, car les titres sont originaux pour la plus part ou tellement retournés pour les autres qu'il est jouissif d'entendre ces nouvelles versions à l'instar d'avé maria#9-5, we wish we a merry christmas#7-8 ou de jingle bells#7-5.

Nouvelles versions car certains sont présents sur le premier recueil de chants de noël sorti en 2006 et intitulé sobrement songs for christmas (intégrant également 5 volumes de I à V).

une fois de plus, vous voilà transporté dans la magie de noël en un clin d'œil et c'est valable pour les petits comme pour les grands, un véritable album de famille pour passer les fêtes avec les gens que vous aimez au coin du feu, attendant la belle nuit de noël et son manteau blanc.
il y en a donc pour tout le monde, les grands-parents, les parents, les frères et sœurs (voire les sœurs et les beaux-frères) et même la marmaille qui court partout attendant le jour où le sapin offrira enfin de beaux joujoux par millier.
l'album est tellement éclectique qu'il ne sert à rien de recenser tous les styles, j'en oublierai. mais pour le plus grand bonheur des inconditionnels de noël n'en pouvant plus d'entendre tous les ans à la même époque l'usé tino rossi, cet mélange folk, électronique, tout, n'importe quoi et son contraire fera des émules à n'en pas douter.
pour les fans du monsieur le plus barré des états-unis, cet album sous ses airs de chants de noël est une vraie pépite, elle ravira les plus vieux fans comme les plus récents dont je fais parti, car cet album est comme un best off retraçant toutes les influences que sufjan nous a livré depuis plus de dix ans.
en voici un avant goût avec une des sept vidéos humoristiques faites à l'occasion.
(j'attends que la regardiez avant de continuer, et puis ça me fait une petite pause, vous pouvez également voir les autres ici.)

dans ce florilège de bon/mauvais goûts, effets vintage, musiques candides et/ou de crèche (avec le petit jésus et tout ce qui va avec), il y a moult et moult titres exceptionnels, non pas exceptionnels, mais EXCEPTIONNELS. vous pouvez écoutez les albums ici.

le premier album gloria, tout en douceur, vous mets dans l’ambiance dès le premier titre avec silent night#6-1. puis à l’instar de the midnight clear#6-4 une ballade folk de toute beauté et de carol of st benjamin the bearded one#6-5 aux accents irlandais, l’album devient un moment intimiste prolongé par le magnifique barcola (you must be a christmas tree)#6-7 et ses 7 minutes de pur bonheur, le titre léger devient intense par moment et, tout en douceur tout en longueur, montre tout son potentiel et amène une énergie qui vous sera précieuse au vu des cinquante titres qu’il vous faudra encore écouter si vous voulez que le papa noël passe chez vous cette année.
le premier opus se termine en un clin d’œil avec auld lang syne#6-8 (plus connu sous le nom ce n’est qu’un au revoir mes frères).

le deuxième album, i am santa's helper, est quant à lui plus enjoué et ses rythmes endiablés finissent de réveiller avec chrismas women#7-2. il tend plus vers l’expérimental et on retrouve de influences de ses débuts.
sur cet album j’aime beaucoup le couple happy family chrismas#7-4 et jingle bells#7-5, leurs constructions sont inversés et mettent en opposition des passages calmes, mélodieux à d’autres complètement loufoques avec la fin du premier qui part dans un délire de guitares noise saturées accompagnées de bruits et de paroles qui n’en sont pas. l’intro à la guitare électrique de jingle bells fait dans l’urgence quand la fin se veut plus conforme à ce que l’on connaît sinon que c’est haché, chanté avec la famille et donc pas toujours juste, en plus sufjan stevens a distribué des instruments à tout le monde, c’est limite foutraque, mais quelle bonne humeur. ahhhhh les fêtes de noël c’est beau.
dans le style guitares noise désaccordées on a aussi ding-a-ling-a-ring-a-ling#7-11. c’est un titre complètement dingue dingue dingue, il ne dépasse pas les deux minutes, comme la quasi totalité des 23 titres de cet album, mais dénote dans le paysage plus conventionnel qui avait cependant commencé à se fissurer.

à côté de cette ambiance rock vintage et même expérimentale par moment comme sur mr. frosty man#7-12, l’album est composé aussi de titres “sérieux” qui finalement dénotent pas mal.

allez on avance, le troisième album infinity voyage (enfin le huitième si vous avez suivi) est assez difficile d’accès, il m’a d’ailleurs un peu laisser sur le bas côté, c’est bourré d’électronica dance, mais celle là même que je n’écoute pas pour ainsi dire. en plus de ça beaucoup de titres flirtent avec l’expérimental et si à cela vous ajoutez beaucoup des chants vocodés toujours dans le même style, ça use à force et les titres finissent par se ressembler. la majorité des titres sont dans la lignée de impossible soul le dernier titre de the age of adz (que j’aime beaucoup par ailleurs, car dans cette fois là les vocodages étaient distillés avec plus de parcimonie).
il reste quand même deux titres “écoutables” pour le commun des mortels avec angels we have heard on on high#8-1, un titre bien orchestré qui gagne en puissance et qui n’a rien à voir avec le reste de l’album et encore avec joy to the world#8-8 qui après une intro toute guillerette, se transforme en un titre complètement expérimental qui j’avoue a du mal à se faire accepter.

l’avant dernier album, let it snow!, met l’électronique expérimentale de côté et prend le parti de la pop intimiste. il nous livre des titres posés, entêtants qui vous feront chanter tout en dodelinant de la tête à l’instar de santa claus is coming to town#9-2 ou de l’improbable sleigh ride#9-4. il vous sera impossible de ne pas reprendre en cœur les refrains, c’est beau limite grandiose et terriblement attachant. c’est surtout un album bourré d’ingéniosité, car en plus des deux cités précédemment, il vous faudra écouter également x-mas spirit catcher#9-6 avec ses claviers organiques ainsi que le magnifique let it snow! let it snow! let it snow!#9-7 pour finir avec le jovial a holly jolly chrismas#9-8. l’esprit de noël est bien présent, il n’y a plus à en douter.

vous êtes encore là, tant mieux, car le dernier opus, chrismas unicorn, nous livre une des meilleures création de ce silver and gold. have yourself a merry chrismas#10-1, se compose d’une intro orchestrale avec tout plein d’arpèges de sons fluets, de cymbales légères. les voix sont tout simplement magnifiques, elles donnent beaucoup d’énergie au titre, soufflent le chaud et le froid sur ce titre racé, qui en plus se retrouve accompagné à petites doses de basses électroniques. l’album est très rythmique, et on notera la présence de up on the housetop#10-3 et happy karma christmas#10-6 qui montre une fois de plus l’étendu du talent du monsieur. une fois de plus les tonalités sont puissantes et recherchées, et on a beau avoir plus d’une heure d’écoute dans les oreilles, cet album parvient encore à susciter de la curiosité. et il faut bien l’avouer à cette heure là, la tâche est rude (à l’image de mon écriture et des nœuds que je me fais afin de trouver différents synonymes). enfin le recueil se termine avec chrismas unicorn#10-9, un titre ovni de douze minutes (quand la moitié ne dépassent pas la minute et sont souvent employés comme des titres de liaison).
et comme impossible soul (dont j’ai parlé plus haut), ce titre associe tous les sons déjà entendus en un pot pourri géant. il clos l’album de belle façon sur un :
  i’m the Christmas Unicorn
  (Find the Christmas Unicorn)
  You're the Christmas Unicorn too
  (It's all right, I love you)
  Love, love will tear us apart, again
  Love, love will tear us apart, my friend


voilà vous savez tout, la tracklist évolue tout du long cependant les titres sont "rangés" par volumes et également par styles, ce qui simplifie l'écoute et la rend plus que cohérente, ce qui n'est pas négligeable lorsqu’on s'attaque à 5 volumes (de VI à X)
c’est beau, c’est poétique, c’est déluré, c’est sufjan stevens quoi, enfin pour tout résumer silver and gold est l'album absolu de noël qui vous réconciliera avec les fêtes saturnales.


lundi 19 novembre 2012

blood red shoes - la dynamo à toulouse le 13/11/12

"on est un groupe de pop, et on le cache en faisant du bruit".
et quel bruit, la dernière fois j'étais passé à deux doigts de l'évanouissement tellement les deux jouent fort, cette fois j'ai pris mes précautions, je n'y suis pas allé seul.

laura-mary a beau bien traiter sa fender, le son qui sort des amplis est saturé et terriblement punk. c'est aussi dû au fait qu'avec 5 accords elle joue un titre et pousse l'illusion jusqu'à nous faire croire qu'il y a 2 guitares.
steven lui a juste 4 caisses et 2 ou 3 cymbales, mais il fait autant de bruit qu'un groupe qui aurait 2 ou 3 batteurs. d'ailleurs c'est bien simple, on pourrait croire qu'ils sont 3 ou 4, cela ne poserait pas de problème.

trois albums en quatre ans et deuxième passage à toulouse, cette fois ci à la dynamo, un salle qui aime les groupes qui ne font pas dans la dentelle.
la salle est assez petite, tant mieux ça ne fait que renforcer l'impression d'oppression que l'on a quand les vibrations des amplis vous arrivent.
vos oreilles, elles, sont dans un état second se demandant si elles doivent quitter votre corps et ce qu'elles ont bien pu vous faire pour mériter cela.

le live durera 1h20 avec un peu plus d'une quinzaine de titres en tout, pour une setlist portée par les titres de fire like this (et notamment le magnifique color fade). ce live sonnait un peu comme un best off entremêlant singles déchirants et titres moins connus mais tout aussi légitimes. et quel live! ils enchaîneront furieusement les titres tout en distillant quelques blagues ainsi qu'une demande spéciale de steven au barman afin de compenser la bière renversée d'une fille au premier rang qui dans le feu de l'action et à cause d'un voisin trop expressif se l'est prise direct dans la figure. on sent le groupe à l'aise, sûr de lui, maîtrisant son sujet et heureux d'être présent, ils font le show à l'instar de steven qui monte sur batterie et ne sont pas blasés, loin de là ils ont même de l'énergie à revendre. le final sera d'ailleurs dantesque avec i wish i was someone better et je me perds.

en somme blood red shoes, malgré son jeune âge et un groupe qui avec peu fait beaucoup et je vous conseille d'aller les voir sur scène.
surtout qu'ils sont accompagnés d'un groupe français 1984 qu'ils produisent.

1984 sont trois mecs (guitare, basse et batterie) qui jouent dans le même registre que blood red shoes (ils ont d'ailleurs suivi le groupe pour leurs dates françaises). ils vont du post-punk au rock alternatif et se défendent rudement bien, les titres plutôt bien tournés avec une ligne de guitare incisive qui tranche bien avec le chant et une basse pesante et hypnotique. ils sortent un album en début d'année prochaine, il sera temps alors d'écouter leur premier opus influenza.

 la seslist de blood red shoes : 

1. It's Getting Boring By The Sea
2. Don't Ask 
3. Say Something, Say Anything 
4. Heartsink 
5. Keeping It Close 
6. Cold 
7. When We Wake 
8. This Is Not For You
9. Lost Kids 
10. Light It Up 
11. In Time To Voices 
12. It Is Happening Again 
13. You Bring Me Down 
14. Colours Fade
 

encore :

15. The Surf Song
     (Laura-Mary à la batterie et Steven à la guitare)
 
16. I Wish I Was Someone Better
17. Je Me Perds

mardi 13 novembre 2012

dinosaur jr. - i bet on sky

et oui ils ne sont pas encore mort, et franchement ce serait dommage. et i bet on sky n'est pas un album de plus, mais un bon album en plus, et non pas que je sois nostalgique tellement j. mascis nous donne des nouvelles assez souvent. surtout que depuis la reformation du noyau dur (barlow, murph et mascis) le groupe va très bien, et sort donc cette année son troisième album en cinq ans. i bet on sky fait donc suite à farm et beyond et est surtout du même acabit, les départager serait assurément une perte de temps.

alors leur musique ne s'est pas non plus renouvelée, mais j'ai beau écouté cet album et faire quelques retours dans le passé pour écouter les autres, je ne me dis jamais, "tiens là ils ont vraiment abusé, c'est du copié/collé!!!".

au final c'est presque ça le plus remarquable, les années passes, les modes trépassent, et dinosaur jr. est encore là. enfin j'exagère un peu car il semble qu'ils aient ajouté quelques nouveaux ingrédients à leur mixture.

après un album en solo très calme, j. mascis retrouve le sens du mot abrasif avec sa guitare, quand barlow nous régale une nouvelle fois de ses lignes de basses bien lourdes. cet album est inspiré et plutôt incisif (mis à part almost fare#3, qui lui aurait pu se trouver sur several shades of why)

avant de partir vers un style moins vu (à l'instar de pierce the morning rain#7 ou encore recognition#9)  mais tout aussi percutant, l'album commence comme il faut. don't pretend you didn't know#1 est un titre pantouflard, pépère, mais dans le bon sens du terme, comme d'heureuses retrouvailles d'avec sa paire de charentaise avant de passer côte à côte un rude et long hiver.
nous voilà rassurer et bien paré avant d'entamer une marche en avant un peu plus brutale avec watch the corners#2 et consorts.




ils font même dans le clip éducatif.

l'album est composé de titres assez longs et plutôt brillants, pas ou peu de déchets, de belles trouvailles, une énergie débordante, non vraiment il n'y a rien à redire de cet album.

il va donc bien falloir compter avec i bet on sky, et au final on peut dire que le groupe a su sortir de l'âge ingrat pour, après presque vingt années d'activité, être toujours aussi inspiré.

en bonus un très bon titre de l'album, voire un des meilleurs avec recognition#9 écrit par barlow.


vendredi 2 novembre 2012

micachu and the shapes - never

des paroles pour le moins accessibles, une musique minimaliste pour le plus inaccessible, une mica levi et sa guitare chu préférée retrouvée, vous l'attendiez ou pas vu son dernier album live trop expérimental, mais micachu revient avec les shapes en cette fin d'année avec son petit dernier never. dans la lignée de jewellery, never renoue avec ce que l'on aime chez cette jeune britannique, à savoir une pop débridée loin des conventions qui ne manque ni de piquant ni de savoir faire et qui reste dans les limites du raisonnable (car il faut bien l'avouer, chopped and screwed m'avait laissé sur le bas côté).


et comme aujourd'hui never me réconcilie avec sa musique, je me dis avec un peu de recul qu'elle a raison de faire ce qu'elle veut, quitte à aller trop loin de temps à autre.

avec never, micachu a retrouvé son aspirateur, ses instruments homemade et sa propension à faire des hits en deux minutes (seuls trois titres sur les quatorze dépassent les trois minutes). l'album est une nouvelle fois saturé, les voix sont pour la plus part vocodées et les titres, punk, électronique ou tout simplement pop, sont fournis en tilts, bleeps et autres bruits de pneus pour le moins inattendus. un vrai régal pour vos voisins en somme, car même s'ils commencent à entendre du lo-fi ou de l'électronique un peu partout (et parfois pour le pire à l'instar du dernier muse), never restera difficile d'accès, en plus elle chante pas tout le temps juste, non mais!!! à contrario, pour les fans de jewellery, ce ne sera que du bonheur.

micachu c'est un peu comme la cousine barrée que personne n'a, mais que l'on rêverait tous d'avoir. elle semble vivre continuellement dans son monde déluré. mais elle est sympa, libre, anticonformiste et en plus elle a pensé à vous avec cette jolie vidéo pour annoncer son nouvel album.
avertissement : le trailer qui suit est assez déroutant et pourrait heurter la sensibilité de quelques uns d'entre vous, en tout cas moi j'y ai rien compris.



sinon je suis tombé sous le charme de easy#1, le premier titre de l'album qui semble nous dire, "hey salut tout le monde, je reviens, et là je suis au top".
le titre fonctionne sur deux lignes de texte, deux sons électroniques et deux accords de guitare saturée au possible. c'est alternatif sauf qu'ici la fréquence est constamment modifiées, comme si elle jouait avec un potentiomètre tout le long du titre (les fans de physique me remercieront pour cette métaphore).


pas besoin de parler d'un titre en particulier tellement le résultat est concluant, micachu nous livre un album plutôt bien foutu, cohérent qui alterne entre urgence et moments lascifs. le tout pour nous amener à sa meilleure création selon moi avec nowhere#14.



voilà une nouvelle belle réussite pour micachu et encore un album qui entre dans la rotation de ma playlist.