C'est à la suite d'un heureux concours de circonstances que je me suis retrouvé le 12 novembre au Chato'do de Blois bardé de père et mère, oncles et tantes, cousines et petits cousins. Le crachin à l'horizontale nous rince gentiment avant l'ouverture des portes, et assez vite nous découvrons Narrow Terence, le groupe de première partie que je ne connais pas et après lequel je bougonne déjà, "gnagna j'espère qu'ils vont pas jouer une heure les ptits jeunes, je suis pas venu me fader le tremplin local, gnagnagna". Hébin figurez-vous que je suis bien content d'être tombé sur eux, à tel point que je me suis rué sur leur CD Narco Corridos à la fin du set.
Au début je pensais à Rien. Non pas à rien, à Rien, le groupe post rock dont on vous a déjà parlé. Puis j'entends la voix rauque du chanteur façon Tom Waits, une ambiance western délavé, des relents de Mark Lanegan, un rythme et un son stoner à la Queens of the Stone Age, des passages post rock et folk, bref tout ce qu'il faut. J'ai même entendu Nick Cave rôder dans les environs. Les musiciens s'échangent les instruments, le chanteur / guitariste passe à la batterie pour les morceaux qui cognent, et quel résultat ! les breaks nirvanesques sont efficaces, tout le monde joue parfaitement ensemble, et un son de gratte que j'aurais adoré retrouver sur l'album, le son gras ultime. Un coup d'œil dans le public : ah ça le fait pas. Bin non, les gens sont venus voir Moriarty dans un genre bien plus présentable. On va pas dire "groupe pour bobos" mais on va le penser très fort. Donc là, les gros plans gras de Narrow Terence, avec sa voix de bûcheron, ça passe moyen. Oncles, tantes, père et mère en prennent plein les feuilles sans demander leur reste, je ne puis réprimer une seconde et demie de jubilation. "Ah oui, désolé on est nés dans les années 90" s'excuse le chanteur, ce qui est faux mais situe bien la période de leurs influences. Quoi qu'il en soit, jetez vous sur le génial Narco Corridos, en plus dedans ya des violons gratuits que j'ai pas eu sur scène. Sur Deezer c'est par là.
"Cave in Hell" by Narrow Terence from Le COL ROSE on Vimeo.
Ensuite vient Moriarty, bien plus consensuel, pas un cri, tout va bien se passer. Je suis pas leur plus grand fan, leur album n'est pas désagréable, mais je n'ai pas dû l'écouter plus de 3 fois. Mais c'est sur scène qu'il faut les voir. Avant de m'embourber dans une description, imaginez ça en costume dans une petite sale :
Le tout mis en scène façon pièce de théâtre. Miam. Super ambiance, contrebasse et accordéon, batteur blagueur et surdoué, harmonica, mini guitare électrique fouettée à coups de cravate. Tout le monde est très content, passe un bon moment, tatas et tontons dodelinent gaiement de la tête.
Puis viennent les deux titres que l'on entend en radios, là c'est la folie, la foule reprend religieusement les paroles en yaourt, c'est beau un peuple en communion. Pour la faire courte, Moriarty c'est sur scène que ça se passe, d'ailleurs sur l'album on imagine pas la présence et le charisme de Rosemary Standley au chant. Surtout dans sa robe rouge tous seins dehors.
Alors bon tout ça c'est très bien, mais si je dois faire un bilan je ne dois pas oublier, outre qu'une fois de plus le connard bourré de la salle était pour bibi, je suis resté debout sur mes vieilles cannes plus de 3 heures, j'ai choppé un mal de dos qui m'a suivi 3 jours et j'ai pas bu une mousse. Pourquoi ? Ah mais j'ai des principes moi ma bonne dame. Figurez-vous qu'après 5 minutes de queue au bar on m'a envoyé prendre un gobelet en plastoc 1€ en consigne sans lequel on ne me verserait pas un goutte. Non mais je rêve là, c'est une blague ? Vu la tronche du barman, non c'est même pas pour déconner. Putain faut vraiment aimer la musique pour aller voir des concerts en 2010...
Meuh voilà qui est tout à fait intéressant, je vais écouter d'une oreille attentive cette semaine. En plus de la croustillance de la sortie familiale, avec la touche vieil ours polleur-payeur qui veut pas son éco-gobelet... loleuh. :)
RépondreSupprimerj'ai un sérieux doute quant à la préoccupation environnementale sur le coup. Je les vois pas laver les gobelets plastoc jetables pour réutilisation le lendemain. Sur des festoches en extérieur je vois bien l'intérêt mais là c'est surtout pour pas avoir à nettoyer...
RépondreSupprimerj'ai vu moriarty à angoulème lors du festival 2008, c'était pour ce groupe que j'avais fait tous ces kilomètres, mais il faut avouer que jimmy rend bien à la radio, ça change. mais au final j'étais un peu déçu, c'était peut-être du au fait d'être en extérieur et de ne pas avoir d'ambiance intimiste, je sais pas.
RépondreSupprimersinon pour le verre, quand il t'ont vu arriver avec ta mine déconstruite post concert, ils se sont dit que tu allais revenir souvent au bar pour noyer ton ennui, et en te proposant le verre écolo ils y ont vu le moyen de ne pas balancer 4 ou 5 verres en plastiques pour rien.
et rien, rien ; pas Rien
Ma mine déconstruite ? Jvais leur cramer leur rade ouais !
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