dimanche 26 août 2012

yeasayer - fragrant world


tout doit venir d'une soirée trop arrosée, chris keating (chanteur), ira wolf tuton (bassiste) et anand wilder (guitare) ont fait le pari fou de pondre un album rock hippie psyché expérimental et de la vendre à la terre entière.
bien mal leur en a pris, all your cymbals sortait en 2007 et a fait grand bruit dans le milieu bien pensant de la musique à défaut de submerger les charts internationaux.


surprise, mais ils ont du se dire que même si la performance était de choix, le contrat n'était pas rempli et ont choisi de faire un deuxième pari qui irait plus loin dans le bon/mauvais goût. c'est chose faite en 2010 avec odd blood et ses vieux relents de disco que tout être normal aurait honni il y a encore 10 ans.

forcement, en 2000 on sortait, il faut dire, de 10 ans de dance de daube, laquelle avait pour seul mot d'ordre, faire danser le plus de gens bourrés.
et une cette fois le pari s’avère gagnant, incroyable, extraordinaire, le psyché hippie "et compagnie" peut passer de la pop rock psyché à de la dance à la limite du raisonnable et en faire ressortir une mouture hype des plus inspirée.

du coup, car faudrait pas les prendre pour des cons, yeasayer revient aujourd'hui avec un album, fragrant world, toujours psyché, électronique un peu, minimaliste beaucoup.
les titres paraissent avoir été délestés de quelques pistes lors de l'enregistrement. on a souvent l'impression qu'il manque quelque chose et parfois plus, comme sur devil & the deed#5 ou la mélodie a tout simplement été supprimée.
il ne reste plus que les bruits, les bleeps, les boings et les tuts.

je pense qu'ils ont fait le choix de faire un album psychédélique expérimental, et il vous faudra à tous environ 58 écoutes afin de comprendre ce qu'ils ont voulu faire, si cela est possible.
car si fragrant world dépeint un hypothétique futur monde, il ne va pas falloir qu'un moustique pète de travers, sans quoi la prophétie ne se vérifiera jamais.

c'est bien simple ils se sont ramassé un 5,4 sur pitchfork (les bien pensants du début qui ont du se dire que pour rester le maître du bon goût musical il fallait tout le monde à revers et démonter yeasayer.
5,4 c'est rude quand même, ils ont filé 6,4 au dernier garbage que j'ai survolé et pfffff c'était pas loin du néant cet album, alors que yeasayer se bonifie au fil des écoutes.

et oui comme je vous le disais plus il vous faudra apprivoiser cet "encore" extraterrestre, mais au final il est bien cet album, légèrement bizarre, grandement déluré, mais bon au moins on a jamais écouté un truc pareil n'en déplaise aux détracteurs.

le premier titre met l'auditoire dans de bonne condition avec fingers never bleed#1 et apparaît comme une liaison avec son grand frère odd blood. c'est en suite que tout se complique, voire légèrement au milieu du titre quand on fait face à l'électronique minimale mêlée à des vieux sons lancinants dont on se demande déjà d'où ils peuvent bien sortir.
mais bon c'est les yeasayer, fallait bien qu'ils commencent fort pour en mettre plein la gueule à leur. foutaise car au final c'est le titre le plus abordable.



avec longevity#2 commence le travail de formatage de vos préférences pour faire place à un recalibrage de vos goûts musicaux. vous verrez vous vous sentirez mieux après cette mise à jour, sinon quoi, pour ne pas chambouler vos références, on va devoir demander à iggy pop et madonna de ne pas vieillir? oh pardon on vient de prévenir qu'ils ont déjà commencé et qu'il aurait en vrai plus de 120 ans à eux deux.
ça fait froid dans le dos.

avec blue paper#3, si vous êtes encore là c'est que vous acceptez la mise à jour, vous allez donc bientôt vous régaler. à ce stade là vous n'entendez que la voix androgyne de chris keating et les synthé qui posent leur mélodie tranquillement avant qu'une guitare trafiquée et un ordinateur ne viennent tout bousculer, on change de rythmique et on a droit à un final des plus mystique.

la suite (henrietta#4 et devil and the deed#5) est du même acabit, une musique simplifiée au minimum mais qui donne un maximum d'effets, c'est plutôt bien foutu, car au final ça reste dur à faire, même si c'est d'autant plus difficile à écouter.
en passant devil and the deed#5 est mon titre préféré, les percussions sont saccadées, toute la chanson avance d'ailleurs par a-coups, de plus hormis le refrain, il n'y a pas vraiment d'instrument sur ce titre, juste des effets de violons sur une base de synthé et de percussions.



voilà pour le début, je vous laisse découvrir l'autre moitié qui réserve  vous vous en doutez d'autres surprises avec notamment le titre folk hero shctick#10 que je trouve personnellement excellent, encore du grand yeasayer.

4 commentaires:

  1. Alors, ça, je vais écouter avec une oreille attentive... :)

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  2. Moi aussi mais j'ai très peur...

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  3. Oui, bon je confirme on les a perdus...

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  4. et bien pas moi, je sais pas j'écoute et j'aime. et plus j'écoute, plus j'aime, tant mieux pour moi.
    tu verras dans 10 ans, tu te repentiras.

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