lundi 17 décembre 2012

ty segall - twins


ty segall enchaîne les albums comme personne, il doit être crevé, car twins, album signé sous nom unique, n'est pas moins que le quatre ou cinquième album en deux ans. pas le temps de s'ennuyer et le dernier album est tellement bon qu'on ne peut que s'incliner devant tant d'inspiration. twins sous ses airs de post punk sonne incroyablement 90's, on ressent toute l'énergie de la scène rock de seattle, nirvana en tête de gondole. l'album est bourré de larsen, de guitare noise et de rock garage qui sent fort sous le tea-shirt. les amplis sont réglés sur surround, le potentiomètre au maximum. ça crache, ça joue fort de la batterie et il n'y a que peu de répit sur cet album brut de décoffrage. car au delà du survoltage de certains titres comme you're the doctor#2 et son rythme effréné, on a droit des mélodies plus pop qui sauront vous faire tapoter du pied à l'instar de love fuzz#8. cependant on sent bien que qu'il est moins à l'aise, il se retient trop presque à contre nature.



mais tout cela est vite oublié quand on écoute thank god for sinners#1, le titre d'intro noise saturée, c'est vif, joué sur le fil du rasoir et au final très entêtant. dans un autre registre, il faut citer le lascif handglams#9. ce titre souffle le chaud est le froid, les guitares sont tranchantes et les relances impeccables, à vous provoquer des maux de tête si vous l'écoutez trop prêt d'un mur.
l'album se clos dans le lugubre, avec there is no tomorrow#12, et contrairement à la majorité des titres, il prend le temps d'installer sa vision post apocalyptique, ça n'augure rien de bon mais tout était dit dans le titre alors bon.



twins est un album urgent qui dure 35 minutes, 35 minutes de haute volée qui vous feront passer un très bon moment.

mercredi 12 décembre 2012

clinic - free reign


free reign est sorti et c'est déjà le septième album de clinic, septième album dans la veine des précédents mais plus ambitieux que le dernier bubblegum. clinic revient avec son univers post punk, fait de passages hypnotiques où la répétition perpétuelle des titres lui confère une ambiance limite krautrock. mais là où le dernier album tournait en rond, free reign arrive à se sortir de sa torpeur pour nous offrir des titres pointus, c'est clinique.

c'est sombre et au delà les rifts de guitares répétitifs qui se chargent de dépeindre un univers pesant, ce sont les petits effets additifs qui parsèment les titres qui les rendent imparables à l'instar du saxophone de seesaw#2.
seamless boogie woogie rpt BBC2 10pm#3 est un titre savoureux, la mélodie faite d'ambient, avance tel un bulldozer, l'engin ne sait pas tourner mais ne s'embourbe jamais.

tous les titres prennent le temps de s'installer et rendent l'album plus que cohérent, après il faut aimer entendre les mêmes effets vintage, les orgues lugubres et les sons désaccordés que l'on a déjà entendu dans les albums précédents. mais même si on est sur un style bien connu clinic continue de faire ce qu'il sait faire avec brio.




si vous vous laissez prendre par ce free reign alors vous adorerez king kong#7, le titre est bourré de petits sons qui se greffent au fil du titre et le rendent addictifs, ça tourne en boucle mais c'est rudement bien trouvé. et puis au delà de la mélodie foutraque, il y a un bref passage saccadé comme si la musique pédalait dans la semoule avant de reprendre le fil de sa mélodie.

vous l'aurez compris le dernier clinic ne paie pas de mine, mais fait beaucoup et surtout il le fait très bien. de quoi vous réconcilier avec le groupe de liverpool en attendant avec impatience leur prochain opus.

mardi 27 novembre 2012

sufjan stevens and his friends - silver and gold


c'est  peu de dire, mais là je suis fan.
un coffret de cinq albums de chants de noël et presque 60 titres, merci pour le cadeau (enfin 50 euros le coffret collector (avec goodies et posters ou 15 euros pour la version numérique ce qui est plus qu'honnête, en plus certains titres sont téléchargeables gratuitement), surtout que sufjan ne se fout pas de notre gueule, car les titres sont originaux pour la plus part ou tellement retournés pour les autres qu'il est jouissif d'entendre ces nouvelles versions à l'instar d'avé maria#9-5, we wish we a merry christmas#7-8 ou de jingle bells#7-5.

Nouvelles versions car certains sont présents sur le premier recueil de chants de noël sorti en 2006 et intitulé sobrement songs for christmas (intégrant également 5 volumes de I à V).

une fois de plus, vous voilà transporté dans la magie de noël en un clin d'œil et c'est valable pour les petits comme pour les grands, un véritable album de famille pour passer les fêtes avec les gens que vous aimez au coin du feu, attendant la belle nuit de noël et son manteau blanc.
il y en a donc pour tout le monde, les grands-parents, les parents, les frères et sœurs (voire les sœurs et les beaux-frères) et même la marmaille qui court partout attendant le jour où le sapin offrira enfin de beaux joujoux par millier.
l'album est tellement éclectique qu'il ne sert à rien de recenser tous les styles, j'en oublierai. mais pour le plus grand bonheur des inconditionnels de noël n'en pouvant plus d'entendre tous les ans à la même époque l'usé tino rossi, cet mélange folk, électronique, tout, n'importe quoi et son contraire fera des émules à n'en pas douter.
pour les fans du monsieur le plus barré des états-unis, cet album sous ses airs de chants de noël est une vraie pépite, elle ravira les plus vieux fans comme les plus récents dont je fais parti, car cet album est comme un best off retraçant toutes les influences que sufjan nous a livré depuis plus de dix ans.
en voici un avant goût avec une des sept vidéos humoristiques faites à l'occasion.
(j'attends que la regardiez avant de continuer, et puis ça me fait une petite pause, vous pouvez également voir les autres ici.)

dans ce florilège de bon/mauvais goûts, effets vintage, musiques candides et/ou de crèche (avec le petit jésus et tout ce qui va avec), il y a moult et moult titres exceptionnels, non pas exceptionnels, mais EXCEPTIONNELS. vous pouvez écoutez les albums ici.

le premier album gloria, tout en douceur, vous mets dans l’ambiance dès le premier titre avec silent night#6-1. puis à l’instar de the midnight clear#6-4 une ballade folk de toute beauté et de carol of st benjamin the bearded one#6-5 aux accents irlandais, l’album devient un moment intimiste prolongé par le magnifique barcola (you must be a christmas tree)#6-7 et ses 7 minutes de pur bonheur, le titre léger devient intense par moment et, tout en douceur tout en longueur, montre tout son potentiel et amène une énergie qui vous sera précieuse au vu des cinquante titres qu’il vous faudra encore écouter si vous voulez que le papa noël passe chez vous cette année.
le premier opus se termine en un clin d’œil avec auld lang syne#6-8 (plus connu sous le nom ce n’est qu’un au revoir mes frères).

le deuxième album, i am santa's helper, est quant à lui plus enjoué et ses rythmes endiablés finissent de réveiller avec chrismas women#7-2. il tend plus vers l’expérimental et on retrouve de influences de ses débuts.
sur cet album j’aime beaucoup le couple happy family chrismas#7-4 et jingle bells#7-5, leurs constructions sont inversés et mettent en opposition des passages calmes, mélodieux à d’autres complètement loufoques avec la fin du premier qui part dans un délire de guitares noise saturées accompagnées de bruits et de paroles qui n’en sont pas. l’intro à la guitare électrique de jingle bells fait dans l’urgence quand la fin se veut plus conforme à ce que l’on connaît sinon que c’est haché, chanté avec la famille et donc pas toujours juste, en plus sufjan stevens a distribué des instruments à tout le monde, c’est limite foutraque, mais quelle bonne humeur. ahhhhh les fêtes de noël c’est beau.
dans le style guitares noise désaccordées on a aussi ding-a-ling-a-ring-a-ling#7-11. c’est un titre complètement dingue dingue dingue, il ne dépasse pas les deux minutes, comme la quasi totalité des 23 titres de cet album, mais dénote dans le paysage plus conventionnel qui avait cependant commencé à se fissurer.

à côté de cette ambiance rock vintage et même expérimentale par moment comme sur mr. frosty man#7-12, l’album est composé aussi de titres “sérieux” qui finalement dénotent pas mal.

allez on avance, le troisième album infinity voyage (enfin le huitième si vous avez suivi) est assez difficile d’accès, il m’a d’ailleurs un peu laisser sur le bas côté, c’est bourré d’électronica dance, mais celle là même que je n’écoute pas pour ainsi dire. en plus de ça beaucoup de titres flirtent avec l’expérimental et si à cela vous ajoutez beaucoup des chants vocodés toujours dans le même style, ça use à force et les titres finissent par se ressembler. la majorité des titres sont dans la lignée de impossible soul le dernier titre de the age of adz (que j’aime beaucoup par ailleurs, car dans cette fois là les vocodages étaient distillés avec plus de parcimonie).
il reste quand même deux titres “écoutables” pour le commun des mortels avec angels we have heard on on high#8-1, un titre bien orchestré qui gagne en puissance et qui n’a rien à voir avec le reste de l’album et encore avec joy to the world#8-8 qui après une intro toute guillerette, se transforme en un titre complètement expérimental qui j’avoue a du mal à se faire accepter.

l’avant dernier album, let it snow!, met l’électronique expérimentale de côté et prend le parti de la pop intimiste. il nous livre des titres posés, entêtants qui vous feront chanter tout en dodelinant de la tête à l’instar de santa claus is coming to town#9-2 ou de l’improbable sleigh ride#9-4. il vous sera impossible de ne pas reprendre en cœur les refrains, c’est beau limite grandiose et terriblement attachant. c’est surtout un album bourré d’ingéniosité, car en plus des deux cités précédemment, il vous faudra écouter également x-mas spirit catcher#9-6 avec ses claviers organiques ainsi que le magnifique let it snow! let it snow! let it snow!#9-7 pour finir avec le jovial a holly jolly chrismas#9-8. l’esprit de noël est bien présent, il n’y a plus à en douter.

vous êtes encore là, tant mieux, car le dernier opus, chrismas unicorn, nous livre une des meilleures création de ce silver and gold. have yourself a merry chrismas#10-1, se compose d’une intro orchestrale avec tout plein d’arpèges de sons fluets, de cymbales légères. les voix sont tout simplement magnifiques, elles donnent beaucoup d’énergie au titre, soufflent le chaud et le froid sur ce titre racé, qui en plus se retrouve accompagné à petites doses de basses électroniques. l’album est très rythmique, et on notera la présence de up on the housetop#10-3 et happy karma christmas#10-6 qui montre une fois de plus l’étendu du talent du monsieur. une fois de plus les tonalités sont puissantes et recherchées, et on a beau avoir plus d’une heure d’écoute dans les oreilles, cet album parvient encore à susciter de la curiosité. et il faut bien l’avouer à cette heure là, la tâche est rude (à l’image de mon écriture et des nœuds que je me fais afin de trouver différents synonymes). enfin le recueil se termine avec chrismas unicorn#10-9, un titre ovni de douze minutes (quand la moitié ne dépassent pas la minute et sont souvent employés comme des titres de liaison).
et comme impossible soul (dont j’ai parlé plus haut), ce titre associe tous les sons déjà entendus en un pot pourri géant. il clos l’album de belle façon sur un :
  i’m the Christmas Unicorn
  (Find the Christmas Unicorn)
  You're the Christmas Unicorn too
  (It's all right, I love you)
  Love, love will tear us apart, again
  Love, love will tear us apart, my friend


voilà vous savez tout, la tracklist évolue tout du long cependant les titres sont "rangés" par volumes et également par styles, ce qui simplifie l'écoute et la rend plus que cohérente, ce qui n'est pas négligeable lorsqu’on s'attaque à 5 volumes (de VI à X)
c’est beau, c’est poétique, c’est déluré, c’est sufjan stevens quoi, enfin pour tout résumer silver and gold est l'album absolu de noël qui vous réconciliera avec les fêtes saturnales.


lundi 19 novembre 2012

blood red shoes - la dynamo à toulouse le 13/11/12

"on est un groupe de pop, et on le cache en faisant du bruit".
et quel bruit, la dernière fois j'étais passé à deux doigts de l'évanouissement tellement les deux jouent fort, cette fois j'ai pris mes précautions, je n'y suis pas allé seul.

laura-mary a beau bien traiter sa fender, le son qui sort des amplis est saturé et terriblement punk. c'est aussi dû au fait qu'avec 5 accords elle joue un titre et pousse l'illusion jusqu'à nous faire croire qu'il y a 2 guitares.
steven lui a juste 4 caisses et 2 ou 3 cymbales, mais il fait autant de bruit qu'un groupe qui aurait 2 ou 3 batteurs. d'ailleurs c'est bien simple, on pourrait croire qu'ils sont 3 ou 4, cela ne poserait pas de problème.

trois albums en quatre ans et deuxième passage à toulouse, cette fois ci à la dynamo, un salle qui aime les groupes qui ne font pas dans la dentelle.
la salle est assez petite, tant mieux ça ne fait que renforcer l'impression d'oppression que l'on a quand les vibrations des amplis vous arrivent.
vos oreilles, elles, sont dans un état second se demandant si elles doivent quitter votre corps et ce qu'elles ont bien pu vous faire pour mériter cela.

le live durera 1h20 avec un peu plus d'une quinzaine de titres en tout, pour une setlist portée par les titres de fire like this (et notamment le magnifique color fade). ce live sonnait un peu comme un best off entremêlant singles déchirants et titres moins connus mais tout aussi légitimes. et quel live! ils enchaîneront furieusement les titres tout en distillant quelques blagues ainsi qu'une demande spéciale de steven au barman afin de compenser la bière renversée d'une fille au premier rang qui dans le feu de l'action et à cause d'un voisin trop expressif se l'est prise direct dans la figure. on sent le groupe à l'aise, sûr de lui, maîtrisant son sujet et heureux d'être présent, ils font le show à l'instar de steven qui monte sur batterie et ne sont pas blasés, loin de là ils ont même de l'énergie à revendre. le final sera d'ailleurs dantesque avec i wish i was someone better et je me perds.

en somme blood red shoes, malgré son jeune âge et un groupe qui avec peu fait beaucoup et je vous conseille d'aller les voir sur scène.
surtout qu'ils sont accompagnés d'un groupe français 1984 qu'ils produisent.

1984 sont trois mecs (guitare, basse et batterie) qui jouent dans le même registre que blood red shoes (ils ont d'ailleurs suivi le groupe pour leurs dates françaises). ils vont du post-punk au rock alternatif et se défendent rudement bien, les titres plutôt bien tournés avec une ligne de guitare incisive qui tranche bien avec le chant et une basse pesante et hypnotique. ils sortent un album en début d'année prochaine, il sera temps alors d'écouter leur premier opus influenza.

 la seslist de blood red shoes : 

1. It's Getting Boring By The Sea
2. Don't Ask 
3. Say Something, Say Anything 
4. Heartsink 
5. Keeping It Close 
6. Cold 
7. When We Wake 
8. This Is Not For You
9. Lost Kids 
10. Light It Up 
11. In Time To Voices 
12. It Is Happening Again 
13. You Bring Me Down 
14. Colours Fade
 

encore :

15. The Surf Song
     (Laura-Mary à la batterie et Steven à la guitare)
 
16. I Wish I Was Someone Better
17. Je Me Perds

mardi 13 novembre 2012

dinosaur jr. - i bet on sky

et oui ils ne sont pas encore mort, et franchement ce serait dommage. et i bet on sky n'est pas un album de plus, mais un bon album en plus, et non pas que je sois nostalgique tellement j. mascis nous donne des nouvelles assez souvent. surtout que depuis la reformation du noyau dur (barlow, murph et mascis) le groupe va très bien, et sort donc cette année son troisième album en cinq ans. i bet on sky fait donc suite à farm et beyond et est surtout du même acabit, les départager serait assurément une perte de temps.

alors leur musique ne s'est pas non plus renouvelée, mais j'ai beau écouté cet album et faire quelques retours dans le passé pour écouter les autres, je ne me dis jamais, "tiens là ils ont vraiment abusé, c'est du copié/collé!!!".

au final c'est presque ça le plus remarquable, les années passes, les modes trépassent, et dinosaur jr. est encore là. enfin j'exagère un peu car il semble qu'ils aient ajouté quelques nouveaux ingrédients à leur mixture.

après un album en solo très calme, j. mascis retrouve le sens du mot abrasif avec sa guitare, quand barlow nous régale une nouvelle fois de ses lignes de basses bien lourdes. cet album est inspiré et plutôt incisif (mis à part almost fare#3, qui lui aurait pu se trouver sur several shades of why)

avant de partir vers un style moins vu (à l'instar de pierce the morning rain#7 ou encore recognition#9)  mais tout aussi percutant, l'album commence comme il faut. don't pretend you didn't know#1 est un titre pantouflard, pépère, mais dans le bon sens du terme, comme d'heureuses retrouvailles d'avec sa paire de charentaise avant de passer côte à côte un rude et long hiver.
nous voilà rassurer et bien paré avant d'entamer une marche en avant un peu plus brutale avec watch the corners#2 et consorts.




ils font même dans le clip éducatif.

l'album est composé de titres assez longs et plutôt brillants, pas ou peu de déchets, de belles trouvailles, une énergie débordante, non vraiment il n'y a rien à redire de cet album.

il va donc bien falloir compter avec i bet on sky, et au final on peut dire que le groupe a su sortir de l'âge ingrat pour, après presque vingt années d'activité, être toujours aussi inspiré.

en bonus un très bon titre de l'album, voire un des meilleurs avec recognition#9 écrit par barlow.


vendredi 2 novembre 2012

micachu and the shapes - never

des paroles pour le moins accessibles, une musique minimaliste pour le plus inaccessible, une mica levi et sa guitare chu préférée retrouvée, vous l'attendiez ou pas vu son dernier album live trop expérimental, mais micachu revient avec les shapes en cette fin d'année avec son petit dernier never. dans la lignée de jewellery, never renoue avec ce que l'on aime chez cette jeune britannique, à savoir une pop débridée loin des conventions qui ne manque ni de piquant ni de savoir faire et qui reste dans les limites du raisonnable (car il faut bien l'avouer, chopped and screwed m'avait laissé sur le bas côté).


et comme aujourd'hui never me réconcilie avec sa musique, je me dis avec un peu de recul qu'elle a raison de faire ce qu'elle veut, quitte à aller trop loin de temps à autre.

avec never, micachu a retrouvé son aspirateur, ses instruments homemade et sa propension à faire des hits en deux minutes (seuls trois titres sur les quatorze dépassent les trois minutes). l'album est une nouvelle fois saturé, les voix sont pour la plus part vocodées et les titres, punk, électronique ou tout simplement pop, sont fournis en tilts, bleeps et autres bruits de pneus pour le moins inattendus. un vrai régal pour vos voisins en somme, car même s'ils commencent à entendre du lo-fi ou de l'électronique un peu partout (et parfois pour le pire à l'instar du dernier muse), never restera difficile d'accès, en plus elle chante pas tout le temps juste, non mais!!! à contrario, pour les fans de jewellery, ce ne sera que du bonheur.

micachu c'est un peu comme la cousine barrée que personne n'a, mais que l'on rêverait tous d'avoir. elle semble vivre continuellement dans son monde déluré. mais elle est sympa, libre, anticonformiste et en plus elle a pensé à vous avec cette jolie vidéo pour annoncer son nouvel album.
avertissement : le trailer qui suit est assez déroutant et pourrait heurter la sensibilité de quelques uns d'entre vous, en tout cas moi j'y ai rien compris.



sinon je suis tombé sous le charme de easy#1, le premier titre de l'album qui semble nous dire, "hey salut tout le monde, je reviens, et là je suis au top".
le titre fonctionne sur deux lignes de texte, deux sons électroniques et deux accords de guitare saturée au possible. c'est alternatif sauf qu'ici la fréquence est constamment modifiées, comme si elle jouait avec un potentiomètre tout le long du titre (les fans de physique me remercieront pour cette métaphore).


pas besoin de parler d'un titre en particulier tellement le résultat est concluant, micachu nous livre un album plutôt bien foutu, cohérent qui alterne entre urgence et moments lascifs. le tout pour nous amener à sa meilleure création selon moi avec nowhere#14.



voilà une nouvelle belle réussite pour micachu et encore un album qui entre dans la rotation de ma playlist.

vendredi 19 octobre 2012

ty segall band - slaughterhouse

cette semaine, changement de registre, et rien que la pochette vous mets sur la voie.
ty segall, l'homme, parce qu'au vu de sa discographie, l'américain guitariste, batteur et chanteur a déjà sorti moult albums (en solo avec les groupes epsilons, party fowl, the traditionnal fools ou encore white fence et j'en passe). cette fois ci il revient avec ses amis emily rose epstein, charlie moothart et mikal cronin sous le nom de ty segall band avec l'album slaughterhouse. un album rock garage, noise mais également apaisé à ses heures perdues.

et c'est peut dire que le groupe se lâche avec un début d'album tonitruant où ils jouent les gros bras, crient tant qu'ils peuvent sans toutefois oublier d'envoyer du gros son noise avec leurs guitares, la basse est quant à elle plus douce avec ses relents rétro. l'album est saturé, dur sur l'homme à vous donner des envies de meurtre dans le métro. ben oui un son lourd, un endroit confiné, il n'en fallait pas plus pour pour vous survolter dès le levé.
comme je le disais, le début de l'album ne fait pas dans la dentelle et même si i bought my eyes#2 peut être considéré comme calme, vous aurez l'occasion de vous casser la nuque sur le titre suivant éponyme de l'album slaughterhouse#3. ça dure une minute trente, ça va tout droit et quand ils ont enfin épuisé le filon, tout s'arrête sur un cri lancinant. la première fois je suis un peu resté sur le cul, mince alors c'est des gros durs ces américains, ils doivent pas rigoler tous les jours.



pourtant au milieu de toute cette énergie dévastatrice, on retrouve des passages moins violents. et oui ce ne sont pas que des brutes, ils savent aussi faire des mélodies. au final l'album recèle de beaucoup de petites ambiances dansantes avec des références assez larges.
ok ty segall s'égosille souvent, mais ce n'est jamais gratuit et puis il ne fait pas que ça, si je assure avoir entendu par ci par là des chœurs légers et mélodieux.

et voici pour vous faire une bonne idée de l'album the tongue#4



au delà de quelques exceptions, les titres font dans l'urgence et la plus part ne dépassent pas les trois minutes. vous l'aurez compris ty segall band ne fait pas détours inutiles (mis à part sur le denier titre aux allures psychédéliques qui dure plus d'une dizaine de minutes), c'est concis, brut de décoffrage, c'est bon pour vous ramoner les oreilles avant d'entamer un hiver rude et long.
slaughterhouse ne se répète que peu, la tracklist est cohérente et il serait dommage que vous passiez à côté de ce petit album qui déménage.

mercredi 10 octobre 2012

the tallesman on earth - there's no living now

quand jens kristian mattsson sort un nouvel album, there's no living now, ça sonne comme il faut, ni plus ni moins. une fois de plus l'homme le plus grand du monde joue l'évidence, l'évidence d'un album dans la lignée de the wild hunt de 2010, beau, vertigineux, introspectif, et qui à chaque titre nous berce avec son univers mélancolique.

the tallesman on earth enchaîne les albums avec une facilité déconcertante, ils se ressemblent forcement tous plus ou moins sans que toutefois il y ait quoi que ce soit à en redire, à croire qu'il a lui même inventé la musique folk. on en vient même à espérer qu'il ne fasse jamais évoluer sa musique (bon il est vrai qu'il n'a que trois albums à son actif, donc peut-être que dans 10 ans j'aurai changé d'avis, mais d'ici là!!).

donc je ne vais pas m'épiloguer sur ce there's no living now, car c'est  bien simple, si vous aimez cet artiste vous aimerez son dernier album.

le suédois revient avec ses balades et sa voix au fil du rasoir pour nous livrer 10 titres d'une grande beauté. et ce n'est pas avec 1904#4 que l'on pourra dire le contraire. le titre se caractérise une fois de plus par sa simplicité, et je me demande encore comment il fait.



et pour les deux du fond au cœur dur qui hésitent encore à se procurer l'album voici wind and walls#7. cet album est si touchant que ce serait un crime que de ne pas l'avoir dans sa bibliothèque. a bon entendeur.

vendredi 5 octobre 2012

menomena - moms

la dernière fois je vous parlais de grizzly bear et comme je sens que comme moi vous ne faite que l'écouter, je vous propose de coupler cet album avec le nouveau menomena, un groupe un peu similaire qui fait également dans le rock indie agrémenté d'arrangements époustouflants, d'un mélange d'ambiance et de sonorités innovantes et progressives.

sauf que menomena est encore moins reconnu que grizzly bear, déjà que ces derniers ne profitent pas non plus d'un rayonnement mondial, je vous laisse imaginer la situation de menomena.


et pour rien n'arranger, brent knopf, une des deux têtes pensantes du groupe est partie mener un projet en solo (ramona falls) suite à des problèmes de communications rencontrées pendant l'album mines en 2010.
et pourtant avec moms, le nouveau duo nous livre un très bon album aussi bon que ses prédécesseurs, comme quoi au final le départ de brent n'aura eut que peu d'incidences. cet album est en lice dans ma bibliothèque avec shields pour le titre de l'album qui déchire le plus en 2012 (il perdra bien évidement, mais avec les honneurs).

une fois de plus on retrouve un album qui tire toute sa force de la finesse de ses arrangements. l'écriture est simple, leur sons mélodieux, leurs mélodies racées et des ambiances puissantes.
l'album est tourmenté, les cuivres répondent aux guitares, quand les percussions essaient de se frayer un chemin dans tout ce capharnaüm.
comme je le disais, la création ne pâtit pas du départ de brent, justin harris et danny seim sont quand même rester dans le même esprit que mines ou friend and foe.
l'album est cohérent et avec les quelques pépites distillées, on en redemande.

il y a une certaine urgence dans les titres qui leurs confères une puissance et une rythmique qui ne laisse que peu de répits. les titres vont au bout des choses sans pour autant traîner en longueur avec des répétitions inutiles, c'est ça aussi la force de ce moms.

on entend ici et là une multitude de sons et qu'ils soient électroniques ou acoustiques, le tout se marie toujours très bien à l'instar de plumage#1.



le groupe a aussi ajouté de la gravité dans ses ambiances, un son parfois saturé comme sur capsule#2 ou une touche de psychédélisme avec tantalus#8.


la rythmique des chants et autres chœurs joue aussi un rôle important, skintercourse#7 en est le parfait exemple, les différents éléments se chevauchent et rende le titre très prenant. enfin il vous faudra écouter don't mess with latexas#9, on retrouve un piano sur lequel une guitare claire répond avant que des trompettes ne fassent encore évoluer le tout, un vrai régal.




voilà l'album est une réussite qui s'écoute d'une traite avec peu ou pas de déchet.

lundi 1 octobre 2012

grizzly bear - shields

en 2004 grâce à horn of plenty et sa pop bricolée lo-fi, edward droste (multi instrumentiste, chanteur) et chritopher bear (batteur) avaient réussi à se faire remarquer pour signer chez warp leur premier album à quatre (avec chris taylor le bassiste producteur et daniel rossen le chanteur pianiste) enregistré chez la mère d'ed, yellow house qui sortira en 2006.
dès yellow house, déjà l'aspect amateur s'enrichissait pour prendre plus de profondeur et de formes. et depuis on a gardé knife, easier, little brother ou encore on a neck, on a spit pour ne citer que ces titres (j'aime aussi beaucoup plans et surtout le prenant colorado le dernier titre de l'album).


rien qu'avec ce génial petit album de 10 titres, grizzly bear s'est fait une petite réputation chez les professionnels. réputation que veckatimest confirmera en 2009. leur musique s'est encore étoffée, elle est devenue assez fournie, les arrangements sont simples, subtiles et leur musique à l'apparence si naïve se distingue par sa richesse sonore.
une fois de plus les titres références sont bel et bien présents avec notamment two weeks (et son clip flippant) chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvres qui sera repris maintes et maintes fois. grizzly bear démontre alors toute sa force d'écriture en plaçant la barre très haut.



trois ans après, le groupe est revenu le mois dernier avec son petit dernier shields. je vous l'annonce de suite, je tue le suspense dans l’œuf, j'évite de faire languir pour rien, enfin bon je vous l'annonce sans détour, s'il ne devait rester qu'un seul album cette année, ce serait celui-là.
une fois de plus l'album sonne comme évident et il devient clair que leur musique tient tout simplement du génie. j'en fais trop??? vous n'avez rien lu.
comme à chaque fois leur musique résonne, c'est simple, efficace et pourtant a y tendre bien l'oreille, on s'aperçoit du boulot effectué autour des titres. les arrangements sont exceptionnels, ils font évoluer l'album, masquent les changements de rythmiques (a simple answer#7), cadencent les contres-temps (sleeping ute#1), noient les décalages d'octave inférieure (the hunt#5), vous font passer du chaud au froid sans que vous ayez compris quoi que ce soit.
cet album est une nouvelle corne d'abondance, quand un titre se termine et vous laisse béat, un autre débute pour vous retournez la tête à vous en faire oublier le précédent.

shields tient son auditoire en haleine, sa lecture se fait en un souffle et nous force à une nouvelle écoute pour bien s'assurer que l'on ne vient pas de rêver.
les harmonies sont toutes en souplesse, élastiques, et semblent défier le temps. il est clair qu'on reconnaît l'ambiance de l'album précédent sans que cela ne soit réellement gênant. la griffe de l'ours est toute établie.
le plus admirable au final est que sans aller très loin, le quatuor trouve des sons jamais entendus, se renouvelle au final sans arrêt et nous livre à chaque fois des albums introspectifs qui resteront pour longtemps.

et puis qui d'autre utilise encore une clarinette basse. j'adore ce son, déjà foreground (le dernier titre de veckatimest) rendait toutes ses lettres de noblesse à cet instrument au son sourd qui donnent une volupté palpable aux titres.

alors quels titres écouter, franchement tous, il n'y a pas l'ombre d'une impasse à effectuer. il y a mille et un sons à découvrir ou redécouvrir, et pour vous en rendre compte, rendez vous avec half gate#9.
ce titre est puissant, haletant, la voix de daniel se marie de la meilleure façon à l'orchestration riche qui nous est présentée. le titre varie entre l'excitation d'une intro rythmée et la beauté d'un final grandiose que l'on sent monter petit à petit au fil du titre.
les accords de guitares portent la voix avant que le titre ne passe dans un autre registre avec ses violons minimalistes qui donnent pourtant beaucoup de corps au titre pendant que des voix sans forme amènent une touche de psychédélisme que l'on n'avait pas trop entendu jusque alors.



je ne résiste pas non plus à vous intégrer sleeping ute#1 en version live.



et comme je prends soin de vous, voici le titre foreground de l'album précédent dans une version acoustique qui me bluffe encore et toujours (en plus vous pourrez y voir à quoi ressemble une clarinette basse, jouée par chris sur la gauche et écouter la superbe voix d'ed).



il n'y a pas quoi!!!

mercredi 26 septembre 2012

eugene mcguinness - the invitation to the voyage

eugene mcguinness a sorti il y a peu un troisième album et force et de constater que grâce à cette invitation to the voyage, il risque de se faire un nom.
très peu remarqué avant, eugene a été puni à jouer en tournée pour le groupe miles kane, faut bien manger.... espérons qu'il n'aura plus besoin de ça avec le remarquable (j'espère) the invitation to the voyage.

déjà pourquoi écouter ce "nouveau" groupe anglais, et bien c'est simple, il ne ressemble à aucun autre. que ce soit les orchestrations, les gimmicks, les tentatives osées de rifts de guitare, un songwriting impeccable, on ne retrouve ce son pas souvent dans le paysage sonore anglais.
le titre harlequinade#1 montre le niveau de l'album, la rythmique est réglée comme une horloge suisse, les relances sont puissantes et dévastatrices, on sent toute la fougue du jeune qui a déjà compris comment il fallait faire pour sortir des tubes "en veux tu en voilà."

sauf que là on se dit, bon c'est bien c'est vendeur, faut voir la suite. et bien la suite et tout simplement de qualité. sugarplum#2, après un début hésitant où les plus mauvaises langues auront tôt fait de laminer cet album, sort les rames et remonte la pente pour finir en toute beauté.
le titre est moins immédiat que le premier mais tout aussi intéressant. avec lion#3 on retrouve un rock incisif qui sait se faire attendre pour vous prendre à revers. encore une fois eugene tape dans le mille avec une facilité déconcertante.

the invitation to the voyage est un album rock qui tripote plusieurs influences, on trouve des ambiances glam, lascives, ou tout simplement groove et terriblement dansantes,  le tout sans jamais trop en faire.
shotgun#5, et on en est qu'à la moitié de l'album, est encore une réussite sous ses faux airs de bo pour james bond, le titre repose entièrement sur un son de basse et c'est plutôt rare pour le souligner. c'est cohérent, riche en orchestration, c'est tout simplement du plus bel effet.

et puis la pause, avec concrete moon#6, avec un mélange improbable de baroque et de lo-fi, le tout pour une pop électronique guillerette qui rendrait la ville de liverpool accueillante un soir d'hiver.
le monsieur, même si il est irlandais, vit à liverpool, d'où la difficulté de rendre cet album attrayant, et pourtant...

en fait je pourrais faire un laïus sur tous les titres tellement ils innovent, thunderbolt#7, que j'adore, assène de grands coups de larsen, d'accords gras distordus et est en véritable rupture avec le titre précédent. Son final est une magnifique cacophonie où tous les instruments reviennent comme pour nous signifier de ne pas les oublier trop vite tellement les successions s'enchaînent.




La fin l'album est plus posée, mais tout aussi réussi et vous l'aurez compris, je suis tombé totalement sous le charme de cet album qui sans payer de mine case 10 titres pour 10 tonalités différentes qui se complètent au final.

jeudi 20 septembre 2012

here we go magic - a different ship

un petit virage et c'est reparti. le virage a été amorcé avec le génial ep january (sorti l'année dernière) délaissant les ambiances des premiers albums pour se concentrer sur un folk plus expérimentale, plus réfléchie, plus intello quoi.
à savoir qu'il est dur de conceptualisé un album, les here we go magic ont réussi là où beaucoup se sont plantés. a different ship n'est franchement pas facile à la première écoute, il est voire même presque repoussant.

ça semble terne et rien ne ressort du lot, oui et bien c'est sans compter sur le fait que vous allez écouter cet album plusieurs fois pour faire plaisir à tonton arnok.
car oui, au bout de plusieurs écoutes, il devient enfin clair que cet album tient plus du génie que des poubelles (et n'allait pas y voir une nouvelle attaque du dernier album de garbage, bien que cela fonctionne à merveille).

en fait cet album est chirurgical, oui je sais on parle plus de chirurgical pour l'électronique, mais ici ça marche aussi.
les titres plutôt épurés sur leurs débuts, amassent des sons, des échos, des chœurs, de nouvelles nappes qui viennent étouffer la musique brute originale. tout est fait avec mesure, pof un petit accord à contre temps ici, une mélodie légère par là, un boucle en fond tout du long.

hard to be close#2 démarre avec pour principaux instruments la voix de luke temple et la guitare folk qui amène sa mélodie avec légèreté. là si vous allez directement à la fin, la base de folk a été doublée, on entend des sons psyché qui sortent d'un peu partout.
le titre s'est créer en 3 minutes une vraie architecture progressive. et c'est pour tous les titres pareils, ils démarrent le plus simplement du monde pour finir copieusement.

le clip est sympa en plus.



on entend beaucoup de sons au final, certains furtifs, d'autres qui s'installent pour prendre le pas sur d'autres, la musique de ce different ship prend tout sa hauteur dans ses arrangements. et au final ça se savoure comme une nouvelle écrite en 5 tomes.
car quand vous vous régalez de hard to be close#2, vous savez que bientôt arrive i believe in action#5, titre changeant dont le début et la fin n'ont pas vraiment de lien. et tout ceci se fait sans que l'on en s'en rende vraiment compte, c'est fort.

et l'album peut alors donner tout ce qu'il a, de la pop folk bien terre à terre, au psyché total qui nous enivre et tout ça sur un seul et même titre à l'instar de made to be old#7.
non vraiment cet album est une réussite, assez difficile d'accès et faite pour les gens qui ont le temps, tout du moins au début, car l'impatience à vite fait de nous faire zappé un album qu'il serait dommage d'ignorer.

et puis vous verrez au début on aime qu'un titre, hard to be close#2, puis viennent assez rapidement i believe in action#5 et how do i know#8, pour au final passer et repasser cet album en boucle sans qu'il ne s'use.

encore un clip bien décalé.


et bonne nouvelle, ils passent en france en novembre et le dimanche 04 au café connexion à toulouse pour la modique somme de 10 euros (franchement à ce prix là c'est donné).

mardi 18 septembre 2012

citizens! - here we are

avant de continuer avec du lourd, voici citizens! et son premier album here we are. vous l'aurez compris cet album n'est pas une tuerie, mais bon ce n'est pas non plus un album insipide qu'il faut jeter une fois écouté.
non je l'écoute de temps en temps (enfin je choisi les morceaux quand même) et à force d'y revenir, je me suis dit qu'il fallait en parler un minimum.
alors les adorateurs de la pop britannique et tout ce qu'elle comporte seront heureux de découvrir ce jeune groupe sans prétention (sinon celle de durer) produit par alex kapranos (franz ferdinand).

car le groupe ne révolutionne rien (et en même temps révolutionner la pop de nos amis britons, c'est un peu compliqué), mais tout ce qu'ils ont ingurgité pendant leur adolescence, ils l'ont mis à profit pour pondre un album soigné de bonne qualité.
il y a quelques longueurs, oui, mais il y a aussi quelques tubes et ça on ne pourra pas leur enlever.

j'ai écouté en ce début d'année (i'm in love with your) girlfirend#6, et j'avoue avoir vraiment aimé ce titre, 6 mois après, ce fut un réel enthousiasme de le retrouver. le titre nous livre une pop électronique à la limite du hype et du rock, qui tient par quelques ficelles jouées au synthé.





c'est simple, mais c'est rudement efficace. l'album n'est cependant pas du même acabit, et devient nettement plus sage.

il faudra tout de même écouter les deux singles de l'album que sont true romance#1 et sa pop brillante qui alterne entre synthé et xylophone, et reptile#2 qui sous ses airs de rock indé jemenfoutiste arrive à traîner les plus réticents sur le dancefloor avec son refrain assez lumineux.

voilà le reste de l'album alterne entre demi déception et pop bien ficelé mais pas assez pour s'imposer dans un cadre déjà bien trop fourni.

jeudi 13 septembre 2012

the heavy - the glorious dead


woooo ce gros son, attention je ne parle de bourre, non j'entends par gros son, un son lourd, gras, profond, caverneux, enfin sale quoi.
the heavy est de retour avec un album, the glorious dead, aux multiples facettes terriblement efficaces. on y entend de la soul, du funk, du rock, de la folk et de l'étrange à l'instar de can't play dead#1 et son final aux violons qui semblent être désaccordés.
un titre bande originale qui irait parfaitement à un film de burton et qui commence par quelques répliques d'un film que je ne connais pas (ils l'avaient déjà fait sur l'album précédent sur le titre oh no! not you again!!#1).



l'album (signé sur ninja tunes) sonne garage, sonne pop et petite balade en forêt, ou promenade dans un dédale de rue d'où naissent de hauts building. quoiqu'il en soit, l'album alterne entre le groove chaud de l'enfer et la pop éclairée d'un paradis qui éclaire tellement qu'il rend aveugle.

et oui, car même le plus doux de the glorious dead sonne sournoisement. on y retrouve un univers fourni, très fourni, avec plus d'instruments qu'il n'en faut, mais au final cela n’apparaît pas foutraque, c'est bien ordonné même, savamment réfléchi, car en définitive c'est tout de même leur troisième album.
et ce glorious dead surpasse largement son prédécesseur the house that dirt built de 2009, notamment par la chant et les chœurs qui donnent tout son relief à cet album déjà riche.
en fait c'est bien simple avec cet album vous ne vous ennuierez pas un seul instant, c'est fort, prenant, beau, intimiste et grandiose à ses heures.

le titre same ol'#6, est pour moi le titre de l'album avec son début grandiose, sa guitare sourde et ses relances de violons qui lui redonne une certaine légèreté.
il est assez simple et se repose beaucoup sur la voix du charismatique kelvin swaby.



le titre suivant just my luck#7 est tout aussi astucieux, il alterne entre rifts diaboliques vomis à grands coups de guitares et de trompettes vrombissantes et des passages tranquilles qui semblent inoffensifs pour être au final enrôlés dans une danse frénétique.

le final est tout aussi étrange que son introduction, avec un titre cadencé par deux accords d'un piano aux tintements fluets (si tant est qu'un accord puisse l'être, mais vous avez compris l'analogie). et toujours beaucoup de sons qui viennent se mêler pour notre plus grand bonheur.
non franchement ce serait un crime de ne pas jetez une oreille sur cet album aux multiples humeurs, the heavy revient en cette fin d'année en grande forme et au final ils auront réussi à sortir trois bons, voire très bons albums, ce qui n'est pas si facile il faut le souligner.

pour que vous preniez toute la mesure de l'album encore une pépite avec what makes a good man?#3

mardi 11 septembre 2012

patrick watson - adventures in your own backyard

vous êtes fan du groupe québécois patrick watson (nom éponyme du leader), alors n'hésitez pas et allez écouter leur dernier album adventures in your own backyard.
vous n'êtes pas spécialement fan de ce groupe, et bien n'hésitez pas non plus et allez écouter cet album de suite, je vais pas bosser uniquement pour ceux qui aime, bordel.

j'avais laissé le groupe canadien en 2006 avec close to paradise, album sympathique il faut le dire, mais que j'ai fini par oublier. du coup j'ai zappé wooden arms sorti en 2009 et je viens de m'en apercevoir seulement aujourd'hui.


tant pis on verra plus tard, car aujourd'hui c'est le très bon adventures in your own backyard que je vous présente. j'ai écouté cet album sans en attendre grand chose et ce fut de ce fait une encore plus grosse claque.
c'est sûrement le meilleur album du groupe, il allie une pop brillante, une orchestration riche et maîtrisée, ainsi que pas mal de surprises livrées au fil de l'album.
la première se trouve dans lighthouse#1, alors qu'on a à faire à une mélodie douce jouée au piano, la voix de patrick watson fait tout le boulot. et alors qu'on commence à s'habituer à cette douce mélopée, la fin du titre devient, après un temps d'arrêt, grandiose avec ses trompettes façon morricone.

l'ambiance est installée, il ne faut maintenant plus redescendre, c'est ce qui est fait avec blackwind#2, une balade enjouée entrecoupée fortement d'une mandoline acoustique et la voix une fois de plus de patrick watson qui vient se mêler au mieux à la mélodie.
le final est une fois de plus tout en hauteur avec un piano qui s'ajoute au lyrisme déjà présent. d'ailleurs c'est annoncé cet album est assez lyrique, il touche également beaucoup d'autres horizons comme la folk tendance western, ou encore le blue sur step ou for a while#3. on trouve aussi de la pop sur morning sheets#6 et strange crooked road#9 ou simplement de la folk avec into giants#5.
si à tout cela vous ajoutez la mélodie bancale de quiet crowd#4 jouée au piano et accompagnée à la flûte et au xylophone, cela vous donne une bonne vue d'ensemble.

à chaque fois on se sent transporté, les titres dans un premier temps légers, s'intensifient ensuite et deviennent conséquents, fournis, orchestrés et c'est assez magistral de voir comment tous les instruments s'agencent en cadence.
on croirait voyager en amérique du nord et revisiter une à une les influences de ce continent.
pour finir voici lighthouse#1


mardi 4 septembre 2012

grasscut - unearth

il leur aura fallu un album pour se faire  un nom et un de plus pour confirmer qu'ils n'étaient pas arrivés là par hasard.
le dernier né d'andrew philipps et marcus o’dair sonne comme une évidence, vous voulez connaître le son de l'electronica pop quand elle est jouée avec talent? n'attendez pas plus et allez écouter ce sublime unearth.

car ce nouvel album n'est pas uniquement la continuité de 1 inch 1/2 mile, il est plus cohérent, déjà, il est plus savoureux, mais surtout plus travaillé, maîtrisé.
j'avoue que sur le premier opus, je me jetais généralement directement sur meltwater#3 et the tin man#4 pour les écouter jusqu'à plus soif.

avec unearth fini, j'écoute l'album en entier, avec patience et délectation. les nappes sont toujours aussi douces, l'invitation au voyage est faite dans les règles.

il est facile de s'imaginer dans un train à regarder des paysages défiler sans que l'on puisse y faire quelques choses, en a t'on envie d'ailleurs?
tout passe en douceur, les beats s'accélèrent sur certains titres, mais on sait toujours où on est, et on y est bien.
pieces#2, un des meilleurs titres de l'album, est tout simplement bluffant. les instruments (violons, piano pour ne citer qu'eux) se mêlent, se répondent, tout est fait au millimètre près, rien ne déborde.



on a une fois de plus plusieurs ambiances, mais qu'elles soient asiatiques ou purement britanniques, cela apporte à chaque fois quelque chose.
tout cette cuisine n'est pas nouvelle, mais elle démontre au moins tout le savoir faire des deux acolytes, ils n'abusent de rien, ne se répètent jamais, un grand album en somme.

voilà ce que vous réserve ce nouvel album de grasscut, mais ce n'est pas tout, car le groupe a caché 10 versions bis des 10 titres de l'album dans des walkmans qu'il a dispersés un peu partout en angleterre.
c'est pas sympa ça une petite chasse au trésor? bon c'est un peu tard pour vous car l'album est sorti mi juillet!

si il doit y avoir un léger point négatif, ce sont les voix vocodées typiques des albums de air à l'instar du titre reservoir#4. enfin ce petit désagrément est vite balayé pour laisser au final un sentiment de bien être.
vous savez ce qu'il vous reste à faire!

mercredi 29 août 2012

four tet - pink


tout d'abord, il faut rendre un petit hommage au chirurgien de l'électronique qu'est four tet et un grand merci pour tout ce qu'il fait. déjà pour sa discographie, car à part everything ecstatic de 2005, le reste est du grand art. je suis tombé sous le charme avec pause et rounds de 2001 et 2003, pour ensuite ne jurer que par ce frêle anglais aux grandes poches sous les yeux. car oui je l'ai vu cet été en espagne (au bilbao bbk) et j'ai eu l'impression qu'il avait fait le trajet en voiture depuis chez lui et d'une traite (il devait être à la bourre).

n'empêche qu'il assure derrière, je sais ce qu'il prend mais il ne cligne jamais des yeux, sûrement pour ne pas manquer un enchaînement, car il s'affaire le bonhomme derrière sa table de mixage et son pc. toujours métronomique (ça se dit? ouiiii), en une heure de concert il n'a marquer qu'une seule pause, le reste n'était qu’enchaînements, répétitions, boucles et autres migrations de sons.
les "titres" passent et on ne remarque rien, c'est tout juste incroyable, il est doué le bougre. un live génial en somme sinon qu'à 22h son set est un peu mal placé.

mais aujourd'hui on est là pour son sixième album nommé pink. les titres pour la plus part sont connus depuis plus ou moins longtemps, car par exemple pinnacles#8, jupiters#3 ou lion#2 sont en écoutes sur soundcloud, sans oublier que j'ai déjà parlé ici même de locked#1 et pyramid#6.
alors oui il est vrai que c'est un peu étrange de sortir un album avec des titres déjà mis en ligne depuis 1 an pour le plus ancien (pinnacles#8), et au final si on connaît la moitié de l'album, on se demande quelle cohésion peut bien avoir cet album.

et bien justement c'est là qu'on voit tout le génie de l'artiste, car tout fonctionne très bien. les titres ne s'enchaînent pas, mais on retrouve des similitudes assez lointaines notamment entre le premier locked#1 et le dernier pinnacles#8.

mais surtout il y a de quoi nourrir vous oreilles gourmande. du dubstep avec lion#2, ça part gentiment, et puis au fil des minutes, les sons s'ajoutent pour former un titre assez introspectif des plus entêtant. on navigue avec légèreté sur des nappes de toutes sortes, un savant mélange encore une fois et un four tet au sommet de sa forme. après un début d'album calme la suite devient plus énervée et on commence à bouger avec oscoras#4 et 128 harps#5 des titres plus house.
pour enfin terminer le tout avec des titres (peace for earth#7 et pinnacles#8) de 8 à 11 minutes qui fleurent bon l'ambiant. une fois de plus les titres sont voluptueux, ils paraissent répétitifs au début, mais la mue opère et ils s'envolent pour ne plus redescendre, nous avec.

voilà avec pink, four tet continue son petit chemin et sort une fois un album avec lequel il va falloir compter. dessous pinnacles#8, j'y ai tellement fait référence que je vous la met en partage.


dimanche 26 août 2012

yeasayer - fragrant world


tout doit venir d'une soirée trop arrosée, chris keating (chanteur), ira wolf tuton (bassiste) et anand wilder (guitare) ont fait le pari fou de pondre un album rock hippie psyché expérimental et de la vendre à la terre entière.
bien mal leur en a pris, all your cymbals sortait en 2007 et a fait grand bruit dans le milieu bien pensant de la musique à défaut de submerger les charts internationaux.


surprise, mais ils ont du se dire que même si la performance était de choix, le contrat n'était pas rempli et ont choisi de faire un deuxième pari qui irait plus loin dans le bon/mauvais goût. c'est chose faite en 2010 avec odd blood et ses vieux relents de disco que tout être normal aurait honni il y a encore 10 ans.

forcement, en 2000 on sortait, il faut dire, de 10 ans de dance de daube, laquelle avait pour seul mot d'ordre, faire danser le plus de gens bourrés.
et une cette fois le pari s’avère gagnant, incroyable, extraordinaire, le psyché hippie "et compagnie" peut passer de la pop rock psyché à de la dance à la limite du raisonnable et en faire ressortir une mouture hype des plus inspirée.

du coup, car faudrait pas les prendre pour des cons, yeasayer revient aujourd'hui avec un album, fragrant world, toujours psyché, électronique un peu, minimaliste beaucoup.
les titres paraissent avoir été délestés de quelques pistes lors de l'enregistrement. on a souvent l'impression qu'il manque quelque chose et parfois plus, comme sur devil & the deed#5 ou la mélodie a tout simplement été supprimée.
il ne reste plus que les bruits, les bleeps, les boings et les tuts.

je pense qu'ils ont fait le choix de faire un album psychédélique expérimental, et il vous faudra à tous environ 58 écoutes afin de comprendre ce qu'ils ont voulu faire, si cela est possible.
car si fragrant world dépeint un hypothétique futur monde, il ne va pas falloir qu'un moustique pète de travers, sans quoi la prophétie ne se vérifiera jamais.

c'est bien simple ils se sont ramassé un 5,4 sur pitchfork (les bien pensants du début qui ont du se dire que pour rester le maître du bon goût musical il fallait tout le monde à revers et démonter yeasayer.
5,4 c'est rude quand même, ils ont filé 6,4 au dernier garbage que j'ai survolé et pfffff c'était pas loin du néant cet album, alors que yeasayer se bonifie au fil des écoutes.

et oui comme je vous le disais plus il vous faudra apprivoiser cet "encore" extraterrestre, mais au final il est bien cet album, légèrement bizarre, grandement déluré, mais bon au moins on a jamais écouté un truc pareil n'en déplaise aux détracteurs.

le premier titre met l'auditoire dans de bonne condition avec fingers never bleed#1 et apparaît comme une liaison avec son grand frère odd blood. c'est en suite que tout se complique, voire légèrement au milieu du titre quand on fait face à l'électronique minimale mêlée à des vieux sons lancinants dont on se demande déjà d'où ils peuvent bien sortir.
mais bon c'est les yeasayer, fallait bien qu'ils commencent fort pour en mettre plein la gueule à leur. foutaise car au final c'est le titre le plus abordable.



avec longevity#2 commence le travail de formatage de vos préférences pour faire place à un recalibrage de vos goûts musicaux. vous verrez vous vous sentirez mieux après cette mise à jour, sinon quoi, pour ne pas chambouler vos références, on va devoir demander à iggy pop et madonna de ne pas vieillir? oh pardon on vient de prévenir qu'ils ont déjà commencé et qu'il aurait en vrai plus de 120 ans à eux deux.
ça fait froid dans le dos.

avec blue paper#3, si vous êtes encore là c'est que vous acceptez la mise à jour, vous allez donc bientôt vous régaler. à ce stade là vous n'entendez que la voix androgyne de chris keating et les synthé qui posent leur mélodie tranquillement avant qu'une guitare trafiquée et un ordinateur ne viennent tout bousculer, on change de rythmique et on a droit à un final des plus mystique.

la suite (henrietta#4 et devil and the deed#5) est du même acabit, une musique simplifiée au minimum mais qui donne un maximum d'effets, c'est plutôt bien foutu, car au final ça reste dur à faire, même si c'est d'autant plus difficile à écouter.
en passant devil and the deed#5 est mon titre préféré, les percussions sont saccadées, toute la chanson avance d'ailleurs par a-coups, de plus hormis le refrain, il n'y a pas vraiment d'instrument sur ce titre, juste des effets de violons sur une base de synthé et de percussions.



voilà pour le début, je vous laisse découvrir l'autre moitié qui réserve  vous vous en doutez d'autres surprises avec notamment le titre folk hero shctick#10 que je trouve personnellement excellent, encore du grand yeasayer.

vendredi 17 août 2012

the soft hills - the bird is coming down to earth

the bird is coming down to earth, troisième album du groupe de seattle the soft hills sorti au printemps dernier est une vraie plaie pour moi, j'ai tout simplement bloqué dessus et cela a provoqué un bouchon dans mes prévisions d'écoutes (du coup je ne peux pas vous parler du dernier sigur rós, du dernier grasscut, citizens! ou encore the tallest man on earth).
vous ajoutez à cela un léger accident et des problèmes pour écrire, et vous comprendrez pourquoi j'ai empaillé depuis plus d'un mois (quoi ça c'est pas vu, merci).

bref revenons à the soft hills et sa pop psychée éclatante qui se promène non loin de groupes tel que grizzly bear, fleet foxes, sigur rós et j'en passe.

la rythmique est douce et apaisée, les paroles sont souvent assez noires, ce qui contraste avec certaines mélodies totalement enjouées à l'instar de phoenix#1. la mélodie, elle, se drape de beaucoup d'effets, on entend pas mal de réverb, de saturations, de sons vintages à l'instar d'un vieil harmonica sur chosen one#7, de rifts de guitares noisies et de nappes d'électronique légères, tout ça pour enrichir une base folk qui n'en demandait pas tant.
les titres sont fournis et ont tous un univers propre et pas forcement très gai pour la plus part. en tout cas la groupe semble avoir atteint la plénitude et nous offre des balades folk toutes en retenues qui plongent son auditoire dans une semi torpeur ; mais qu'est ce qu'on y est bien.

le groupe ne surjoue jamais, les titres sont les plus simples possibles, ce qui ne signifie pas qu'ils le sont. toutefois the bird is coming down to earth n'est pas si difficile d'écoute, même s'il faut quand même se pencher dessus pour l’apprécier à sa juste valeur.
ensuite vous vous laisserez porter par ses orchestrations, la justesse de la voix de brittan drake, ses effets tous plus farfelus les uns que les autres.

je ne dirai pas que tous les titres sont sublimes, mais si l'album est dans l'ensemble un très bon album, il a aussi sa part de pépite et pas moins de la moitié des titres sont de grandes réussites. pour un deuxième album, c'est grand.
sans les citer toutes, prenons phoenix#1 sa pop légère guillerette (ça saute aux yeux après avoir écouter l'album dans sa totalité), ou tidal waves#5 et son rock noisies à la limite de la saturation, c'est incisif et à fleur de peau, c'est beau.



dans un autre registre, car l'album est assez changeant malgré sa ligne directrice bien définie, on retrouve purple moon#7, une balade hypnotique à la tension très basse avec ses accords lents.



38 minutes et 38 minutes de bonheur, on en ressort avec un sourire béat (attention de ne pas baver), prêt à se joindre au groupe pour faire les chœurs.
the bird is coming down to earth est un album qui s'écoute lors de ses petites promenades en forêt et avec un peu d'imagination dans le métro.

mardi 14 août 2012

damon albarn - Dr dee


vous vous ennuyez cet été? vous avez envie de nouveauté et bien ne perdez pas de temps et enfermez vous pour écouter le dernier album de damon albarn, Dr dee.
une nouvelle fois damon s'essaie à l'opéra pop, bien que cette fois il soit plus baroque que pop. et avec son ami jamie hewlett et l'écrivain alan moore (qui se sont quant à eux retiré assez tôt du projet) il s'est donc intéressé à john dee, un mathématicien, physicien, alchimiste, astrologue, penseur à ses heures perdues et conseillé de la reine Élisabeth I (fin XVI ième siècle).



c'est ce fameux Dr dee qui a posé, comme tout le monde ne le sait pas, les premières pierres du premier empire britannique (1583 - 1783, merci wikipédia).
damon albarn s'est documenté pendant plus d'un an sur ce fameux Dr dee, qui en résumé est un savant qui a essayé de distinguer la science de la magie et de la divination. il en résulte 18 titres d'écoute assez difficile.

l'album commence par un titre qui plante le décors, un village de campagne et son église, des gazouillis et une orgue baroque au ton inquiétant. la voix de damon sur le titre suivant apple carts#2 vient apaiser l'ambiance et semble débuter cet album sur un ton léger.

au fil de cet opéra on est confronté à différents instruments tous plus désuets les uns que les autres mais toujours utilisés de façon à pouvoir se dissocier de l'histoire et ancrer la narration dans le présent. c'est plus facile de s'y retrouver dans les titres pop et assez actuels, mais avec pas mal de recul et d'écoutes, je trouve le tout assez rond, bien écrit.
c'est tout simplement une histoire qui nous ait racontée, et quand c'est damon qui narre, généralement c'est bien fait (il faut quand même dire que je suis un grand fan de monkey, son premier opéra pop).

alors à partir de là tout se complique, mais il est vrai que pour aimer ce style, il faut à l'origine aimer la musique classique (ou tout du moins la supporter à forte dose) et les chants lyriques car à part quelques titres pop la majorité de l'album se contracte autour d'un opéra.
l'album, même si juste le nom de damon apparaît sur la pochette, est une vraie collaboration, on retrouve dans le désordre une batterie (jouée par tony allen, the good the bad & the queen) et une guitare pour les passages contemporains, ainsi que la famille des violons, des orgues, des mandolines, des instruments si vieux qu'on les a oubliés et enfin sept interprètes (dont damon) pour les différents personnages, le tout accompagnés par le bbc philarmonic ; du gros du lourd du qui maîtrise.

au bout du compte, c'est un album a essayer, que vous pouvez écouter ci-dessous.