mercredi 26 septembre 2012

eugene mcguinness - the invitation to the voyage

eugene mcguinness a sorti il y a peu un troisième album et force et de constater que grâce à cette invitation to the voyage, il risque de se faire un nom.
très peu remarqué avant, eugene a été puni à jouer en tournée pour le groupe miles kane, faut bien manger.... espérons qu'il n'aura plus besoin de ça avec le remarquable (j'espère) the invitation to the voyage.

déjà pourquoi écouter ce "nouveau" groupe anglais, et bien c'est simple, il ne ressemble à aucun autre. que ce soit les orchestrations, les gimmicks, les tentatives osées de rifts de guitare, un songwriting impeccable, on ne retrouve ce son pas souvent dans le paysage sonore anglais.
le titre harlequinade#1 montre le niveau de l'album, la rythmique est réglée comme une horloge suisse, les relances sont puissantes et dévastatrices, on sent toute la fougue du jeune qui a déjà compris comment il fallait faire pour sortir des tubes "en veux tu en voilà."

sauf que là on se dit, bon c'est bien c'est vendeur, faut voir la suite. et bien la suite et tout simplement de qualité. sugarplum#2, après un début hésitant où les plus mauvaises langues auront tôt fait de laminer cet album, sort les rames et remonte la pente pour finir en toute beauté.
le titre est moins immédiat que le premier mais tout aussi intéressant. avec lion#3 on retrouve un rock incisif qui sait se faire attendre pour vous prendre à revers. encore une fois eugene tape dans le mille avec une facilité déconcertante.

the invitation to the voyage est un album rock qui tripote plusieurs influences, on trouve des ambiances glam, lascives, ou tout simplement groove et terriblement dansantes,  le tout sans jamais trop en faire.
shotgun#5, et on en est qu'à la moitié de l'album, est encore une réussite sous ses faux airs de bo pour james bond, le titre repose entièrement sur un son de basse et c'est plutôt rare pour le souligner. c'est cohérent, riche en orchestration, c'est tout simplement du plus bel effet.

et puis la pause, avec concrete moon#6, avec un mélange improbable de baroque et de lo-fi, le tout pour une pop électronique guillerette qui rendrait la ville de liverpool accueillante un soir d'hiver.
le monsieur, même si il est irlandais, vit à liverpool, d'où la difficulté de rendre cet album attrayant, et pourtant...

en fait je pourrais faire un laïus sur tous les titres tellement ils innovent, thunderbolt#7, que j'adore, assène de grands coups de larsen, d'accords gras distordus et est en véritable rupture avec le titre précédent. Son final est une magnifique cacophonie où tous les instruments reviennent comme pour nous signifier de ne pas les oublier trop vite tellement les successions s'enchaînent.




La fin l'album est plus posée, mais tout aussi réussi et vous l'aurez compris, je suis tombé totalement sous le charme de cet album qui sans payer de mine case 10 titres pour 10 tonalités différentes qui se complètent au final.

jeudi 20 septembre 2012

here we go magic - a different ship

un petit virage et c'est reparti. le virage a été amorcé avec le génial ep january (sorti l'année dernière) délaissant les ambiances des premiers albums pour se concentrer sur un folk plus expérimentale, plus réfléchie, plus intello quoi.
à savoir qu'il est dur de conceptualisé un album, les here we go magic ont réussi là où beaucoup se sont plantés. a different ship n'est franchement pas facile à la première écoute, il est voire même presque repoussant.

ça semble terne et rien ne ressort du lot, oui et bien c'est sans compter sur le fait que vous allez écouter cet album plusieurs fois pour faire plaisir à tonton arnok.
car oui, au bout de plusieurs écoutes, il devient enfin clair que cet album tient plus du génie que des poubelles (et n'allait pas y voir une nouvelle attaque du dernier album de garbage, bien que cela fonctionne à merveille).

en fait cet album est chirurgical, oui je sais on parle plus de chirurgical pour l'électronique, mais ici ça marche aussi.
les titres plutôt épurés sur leurs débuts, amassent des sons, des échos, des chœurs, de nouvelles nappes qui viennent étouffer la musique brute originale. tout est fait avec mesure, pof un petit accord à contre temps ici, une mélodie légère par là, un boucle en fond tout du long.

hard to be close#2 démarre avec pour principaux instruments la voix de luke temple et la guitare folk qui amène sa mélodie avec légèreté. là si vous allez directement à la fin, la base de folk a été doublée, on entend des sons psyché qui sortent d'un peu partout.
le titre s'est créer en 3 minutes une vraie architecture progressive. et c'est pour tous les titres pareils, ils démarrent le plus simplement du monde pour finir copieusement.

le clip est sympa en plus.



on entend beaucoup de sons au final, certains furtifs, d'autres qui s'installent pour prendre le pas sur d'autres, la musique de ce different ship prend tout sa hauteur dans ses arrangements. et au final ça se savoure comme une nouvelle écrite en 5 tomes.
car quand vous vous régalez de hard to be close#2, vous savez que bientôt arrive i believe in action#5, titre changeant dont le début et la fin n'ont pas vraiment de lien. et tout ceci se fait sans que l'on en s'en rende vraiment compte, c'est fort.

et l'album peut alors donner tout ce qu'il a, de la pop folk bien terre à terre, au psyché total qui nous enivre et tout ça sur un seul et même titre à l'instar de made to be old#7.
non vraiment cet album est une réussite, assez difficile d'accès et faite pour les gens qui ont le temps, tout du moins au début, car l'impatience à vite fait de nous faire zappé un album qu'il serait dommage d'ignorer.

et puis vous verrez au début on aime qu'un titre, hard to be close#2, puis viennent assez rapidement i believe in action#5 et how do i know#8, pour au final passer et repasser cet album en boucle sans qu'il ne s'use.

encore un clip bien décalé.


et bonne nouvelle, ils passent en france en novembre et le dimanche 04 au café connexion à toulouse pour la modique somme de 10 euros (franchement à ce prix là c'est donné).

mardi 18 septembre 2012

citizens! - here we are

avant de continuer avec du lourd, voici citizens! et son premier album here we are. vous l'aurez compris cet album n'est pas une tuerie, mais bon ce n'est pas non plus un album insipide qu'il faut jeter une fois écouté.
non je l'écoute de temps en temps (enfin je choisi les morceaux quand même) et à force d'y revenir, je me suis dit qu'il fallait en parler un minimum.
alors les adorateurs de la pop britannique et tout ce qu'elle comporte seront heureux de découvrir ce jeune groupe sans prétention (sinon celle de durer) produit par alex kapranos (franz ferdinand).

car le groupe ne révolutionne rien (et en même temps révolutionner la pop de nos amis britons, c'est un peu compliqué), mais tout ce qu'ils ont ingurgité pendant leur adolescence, ils l'ont mis à profit pour pondre un album soigné de bonne qualité.
il y a quelques longueurs, oui, mais il y a aussi quelques tubes et ça on ne pourra pas leur enlever.

j'ai écouté en ce début d'année (i'm in love with your) girlfirend#6, et j'avoue avoir vraiment aimé ce titre, 6 mois après, ce fut un réel enthousiasme de le retrouver. le titre nous livre une pop électronique à la limite du hype et du rock, qui tient par quelques ficelles jouées au synthé.





c'est simple, mais c'est rudement efficace. l'album n'est cependant pas du même acabit, et devient nettement plus sage.

il faudra tout de même écouter les deux singles de l'album que sont true romance#1 et sa pop brillante qui alterne entre synthé et xylophone, et reptile#2 qui sous ses airs de rock indé jemenfoutiste arrive à traîner les plus réticents sur le dancefloor avec son refrain assez lumineux.

voilà le reste de l'album alterne entre demi déception et pop bien ficelé mais pas assez pour s'imposer dans un cadre déjà bien trop fourni.

jeudi 13 septembre 2012

the heavy - the glorious dead


woooo ce gros son, attention je ne parle de bourre, non j'entends par gros son, un son lourd, gras, profond, caverneux, enfin sale quoi.
the heavy est de retour avec un album, the glorious dead, aux multiples facettes terriblement efficaces. on y entend de la soul, du funk, du rock, de la folk et de l'étrange à l'instar de can't play dead#1 et son final aux violons qui semblent être désaccordés.
un titre bande originale qui irait parfaitement à un film de burton et qui commence par quelques répliques d'un film que je ne connais pas (ils l'avaient déjà fait sur l'album précédent sur le titre oh no! not you again!!#1).



l'album (signé sur ninja tunes) sonne garage, sonne pop et petite balade en forêt, ou promenade dans un dédale de rue d'où naissent de hauts building. quoiqu'il en soit, l'album alterne entre le groove chaud de l'enfer et la pop éclairée d'un paradis qui éclaire tellement qu'il rend aveugle.

et oui, car même le plus doux de the glorious dead sonne sournoisement. on y retrouve un univers fourni, très fourni, avec plus d'instruments qu'il n'en faut, mais au final cela n’apparaît pas foutraque, c'est bien ordonné même, savamment réfléchi, car en définitive c'est tout de même leur troisième album.
et ce glorious dead surpasse largement son prédécesseur the house that dirt built de 2009, notamment par la chant et les chœurs qui donnent tout son relief à cet album déjà riche.
en fait c'est bien simple avec cet album vous ne vous ennuierez pas un seul instant, c'est fort, prenant, beau, intimiste et grandiose à ses heures.

le titre same ol'#6, est pour moi le titre de l'album avec son début grandiose, sa guitare sourde et ses relances de violons qui lui redonne une certaine légèreté.
il est assez simple et se repose beaucoup sur la voix du charismatique kelvin swaby.



le titre suivant just my luck#7 est tout aussi astucieux, il alterne entre rifts diaboliques vomis à grands coups de guitares et de trompettes vrombissantes et des passages tranquilles qui semblent inoffensifs pour être au final enrôlés dans une danse frénétique.

le final est tout aussi étrange que son introduction, avec un titre cadencé par deux accords d'un piano aux tintements fluets (si tant est qu'un accord puisse l'être, mais vous avez compris l'analogie). et toujours beaucoup de sons qui viennent se mêler pour notre plus grand bonheur.
non franchement ce serait un crime de ne pas jetez une oreille sur cet album aux multiples humeurs, the heavy revient en cette fin d'année en grande forme et au final ils auront réussi à sortir trois bons, voire très bons albums, ce qui n'est pas si facile il faut le souligner.

pour que vous preniez toute la mesure de l'album encore une pépite avec what makes a good man?#3

mardi 11 septembre 2012

patrick watson - adventures in your own backyard

vous êtes fan du groupe québécois patrick watson (nom éponyme du leader), alors n'hésitez pas et allez écouter leur dernier album adventures in your own backyard.
vous n'êtes pas spécialement fan de ce groupe, et bien n'hésitez pas non plus et allez écouter cet album de suite, je vais pas bosser uniquement pour ceux qui aime, bordel.

j'avais laissé le groupe canadien en 2006 avec close to paradise, album sympathique il faut le dire, mais que j'ai fini par oublier. du coup j'ai zappé wooden arms sorti en 2009 et je viens de m'en apercevoir seulement aujourd'hui.


tant pis on verra plus tard, car aujourd'hui c'est le très bon adventures in your own backyard que je vous présente. j'ai écouté cet album sans en attendre grand chose et ce fut de ce fait une encore plus grosse claque.
c'est sûrement le meilleur album du groupe, il allie une pop brillante, une orchestration riche et maîtrisée, ainsi que pas mal de surprises livrées au fil de l'album.
la première se trouve dans lighthouse#1, alors qu'on a à faire à une mélodie douce jouée au piano, la voix de patrick watson fait tout le boulot. et alors qu'on commence à s'habituer à cette douce mélopée, la fin du titre devient, après un temps d'arrêt, grandiose avec ses trompettes façon morricone.

l'ambiance est installée, il ne faut maintenant plus redescendre, c'est ce qui est fait avec blackwind#2, une balade enjouée entrecoupée fortement d'une mandoline acoustique et la voix une fois de plus de patrick watson qui vient se mêler au mieux à la mélodie.
le final est une fois de plus tout en hauteur avec un piano qui s'ajoute au lyrisme déjà présent. d'ailleurs c'est annoncé cet album est assez lyrique, il touche également beaucoup d'autres horizons comme la folk tendance western, ou encore le blue sur step ou for a while#3. on trouve aussi de la pop sur morning sheets#6 et strange crooked road#9 ou simplement de la folk avec into giants#5.
si à tout cela vous ajoutez la mélodie bancale de quiet crowd#4 jouée au piano et accompagnée à la flûte et au xylophone, cela vous donne une bonne vue d'ensemble.

à chaque fois on se sent transporté, les titres dans un premier temps légers, s'intensifient ensuite et deviennent conséquents, fournis, orchestrés et c'est assez magistral de voir comment tous les instruments s'agencent en cadence.
on croirait voyager en amérique du nord et revisiter une à une les influences de ce continent.
pour finir voici lighthouse#1


mardi 4 septembre 2012

grasscut - unearth

il leur aura fallu un album pour se faire  un nom et un de plus pour confirmer qu'ils n'étaient pas arrivés là par hasard.
le dernier né d'andrew philipps et marcus o’dair sonne comme une évidence, vous voulez connaître le son de l'electronica pop quand elle est jouée avec talent? n'attendez pas plus et allez écouter ce sublime unearth.

car ce nouvel album n'est pas uniquement la continuité de 1 inch 1/2 mile, il est plus cohérent, déjà, il est plus savoureux, mais surtout plus travaillé, maîtrisé.
j'avoue que sur le premier opus, je me jetais généralement directement sur meltwater#3 et the tin man#4 pour les écouter jusqu'à plus soif.

avec unearth fini, j'écoute l'album en entier, avec patience et délectation. les nappes sont toujours aussi douces, l'invitation au voyage est faite dans les règles.

il est facile de s'imaginer dans un train à regarder des paysages défiler sans que l'on puisse y faire quelques choses, en a t'on envie d'ailleurs?
tout passe en douceur, les beats s'accélèrent sur certains titres, mais on sait toujours où on est, et on y est bien.
pieces#2, un des meilleurs titres de l'album, est tout simplement bluffant. les instruments (violons, piano pour ne citer qu'eux) se mêlent, se répondent, tout est fait au millimètre près, rien ne déborde.



on a une fois de plus plusieurs ambiances, mais qu'elles soient asiatiques ou purement britanniques, cela apporte à chaque fois quelque chose.
tout cette cuisine n'est pas nouvelle, mais elle démontre au moins tout le savoir faire des deux acolytes, ils n'abusent de rien, ne se répètent jamais, un grand album en somme.

voilà ce que vous réserve ce nouvel album de grasscut, mais ce n'est pas tout, car le groupe a caché 10 versions bis des 10 titres de l'album dans des walkmans qu'il a dispersés un peu partout en angleterre.
c'est pas sympa ça une petite chasse au trésor? bon c'est un peu tard pour vous car l'album est sorti mi juillet!

si il doit y avoir un léger point négatif, ce sont les voix vocodées typiques des albums de air à l'instar du titre reservoir#4. enfin ce petit désagrément est vite balayé pour laisser au final un sentiment de bien être.
vous savez ce qu'il vous reste à faire!