vendredi 19 octobre 2012

ty segall band - slaughterhouse

cette semaine, changement de registre, et rien que la pochette vous mets sur la voie.
ty segall, l'homme, parce qu'au vu de sa discographie, l'américain guitariste, batteur et chanteur a déjà sorti moult albums (en solo avec les groupes epsilons, party fowl, the traditionnal fools ou encore white fence et j'en passe). cette fois ci il revient avec ses amis emily rose epstein, charlie moothart et mikal cronin sous le nom de ty segall band avec l'album slaughterhouse. un album rock garage, noise mais également apaisé à ses heures perdues.

et c'est peut dire que le groupe se lâche avec un début d'album tonitruant où ils jouent les gros bras, crient tant qu'ils peuvent sans toutefois oublier d'envoyer du gros son noise avec leurs guitares, la basse est quant à elle plus douce avec ses relents rétro. l'album est saturé, dur sur l'homme à vous donner des envies de meurtre dans le métro. ben oui un son lourd, un endroit confiné, il n'en fallait pas plus pour pour vous survolter dès le levé.
comme je le disais, le début de l'album ne fait pas dans la dentelle et même si i bought my eyes#2 peut être considéré comme calme, vous aurez l'occasion de vous casser la nuque sur le titre suivant éponyme de l'album slaughterhouse#3. ça dure une minute trente, ça va tout droit et quand ils ont enfin épuisé le filon, tout s'arrête sur un cri lancinant. la première fois je suis un peu resté sur le cul, mince alors c'est des gros durs ces américains, ils doivent pas rigoler tous les jours.



pourtant au milieu de toute cette énergie dévastatrice, on retrouve des passages moins violents. et oui ce ne sont pas que des brutes, ils savent aussi faire des mélodies. au final l'album recèle de beaucoup de petites ambiances dansantes avec des références assez larges.
ok ty segall s'égosille souvent, mais ce n'est jamais gratuit et puis il ne fait pas que ça, si je assure avoir entendu par ci par là des chœurs légers et mélodieux.

et voici pour vous faire une bonne idée de l'album the tongue#4



au delà de quelques exceptions, les titres font dans l'urgence et la plus part ne dépassent pas les trois minutes. vous l'aurez compris ty segall band ne fait pas détours inutiles (mis à part sur le denier titre aux allures psychédéliques qui dure plus d'une dizaine de minutes), c'est concis, brut de décoffrage, c'est bon pour vous ramoner les oreilles avant d'entamer un hiver rude et long.
slaughterhouse ne se répète que peu, la tracklist est cohérente et il serait dommage que vous passiez à côté de ce petit album qui déménage.

mercredi 10 octobre 2012

the tallesman on earth - there's no living now

quand jens kristian mattsson sort un nouvel album, there's no living now, ça sonne comme il faut, ni plus ni moins. une fois de plus l'homme le plus grand du monde joue l'évidence, l'évidence d'un album dans la lignée de the wild hunt de 2010, beau, vertigineux, introspectif, et qui à chaque titre nous berce avec son univers mélancolique.

the tallesman on earth enchaîne les albums avec une facilité déconcertante, ils se ressemblent forcement tous plus ou moins sans que toutefois il y ait quoi que ce soit à en redire, à croire qu'il a lui même inventé la musique folk. on en vient même à espérer qu'il ne fasse jamais évoluer sa musique (bon il est vrai qu'il n'a que trois albums à son actif, donc peut-être que dans 10 ans j'aurai changé d'avis, mais d'ici là!!).

donc je ne vais pas m'épiloguer sur ce there's no living now, car c'est  bien simple, si vous aimez cet artiste vous aimerez son dernier album.

le suédois revient avec ses balades et sa voix au fil du rasoir pour nous livrer 10 titres d'une grande beauté. et ce n'est pas avec 1904#4 que l'on pourra dire le contraire. le titre se caractérise une fois de plus par sa simplicité, et je me demande encore comment il fait.



et pour les deux du fond au cœur dur qui hésitent encore à se procurer l'album voici wind and walls#7. cet album est si touchant que ce serait un crime que de ne pas l'avoir dans sa bibliothèque. a bon entendeur.

vendredi 5 octobre 2012

menomena - moms

la dernière fois je vous parlais de grizzly bear et comme je sens que comme moi vous ne faite que l'écouter, je vous propose de coupler cet album avec le nouveau menomena, un groupe un peu similaire qui fait également dans le rock indie agrémenté d'arrangements époustouflants, d'un mélange d'ambiance et de sonorités innovantes et progressives.

sauf que menomena est encore moins reconnu que grizzly bear, déjà que ces derniers ne profitent pas non plus d'un rayonnement mondial, je vous laisse imaginer la situation de menomena.


et pour rien n'arranger, brent knopf, une des deux têtes pensantes du groupe est partie mener un projet en solo (ramona falls) suite à des problèmes de communications rencontrées pendant l'album mines en 2010.
et pourtant avec moms, le nouveau duo nous livre un très bon album aussi bon que ses prédécesseurs, comme quoi au final le départ de brent n'aura eut que peu d'incidences. cet album est en lice dans ma bibliothèque avec shields pour le titre de l'album qui déchire le plus en 2012 (il perdra bien évidement, mais avec les honneurs).

une fois de plus on retrouve un album qui tire toute sa force de la finesse de ses arrangements. l'écriture est simple, leur sons mélodieux, leurs mélodies racées et des ambiances puissantes.
l'album est tourmenté, les cuivres répondent aux guitares, quand les percussions essaient de se frayer un chemin dans tout ce capharnaüm.
comme je le disais, la création ne pâtit pas du départ de brent, justin harris et danny seim sont quand même rester dans le même esprit que mines ou friend and foe.
l'album est cohérent et avec les quelques pépites distillées, on en redemande.

il y a une certaine urgence dans les titres qui leurs confères une puissance et une rythmique qui ne laisse que peu de répits. les titres vont au bout des choses sans pour autant traîner en longueur avec des répétitions inutiles, c'est ça aussi la force de ce moms.

on entend ici et là une multitude de sons et qu'ils soient électroniques ou acoustiques, le tout se marie toujours très bien à l'instar de plumage#1.



le groupe a aussi ajouté de la gravité dans ses ambiances, un son parfois saturé comme sur capsule#2 ou une touche de psychédélisme avec tantalus#8.


la rythmique des chants et autres chœurs joue aussi un rôle important, skintercourse#7 en est le parfait exemple, les différents éléments se chevauchent et rende le titre très prenant. enfin il vous faudra écouter don't mess with latexas#9, on retrouve un piano sur lequel une guitare claire répond avant que des trompettes ne fassent encore évoluer le tout, un vrai régal.




voilà l'album est une réussite qui s'écoute d'une traite avec peu ou pas de déchet.

lundi 1 octobre 2012

grizzly bear - shields

en 2004 grâce à horn of plenty et sa pop bricolée lo-fi, edward droste (multi instrumentiste, chanteur) et chritopher bear (batteur) avaient réussi à se faire remarquer pour signer chez warp leur premier album à quatre (avec chris taylor le bassiste producteur et daniel rossen le chanteur pianiste) enregistré chez la mère d'ed, yellow house qui sortira en 2006.
dès yellow house, déjà l'aspect amateur s'enrichissait pour prendre plus de profondeur et de formes. et depuis on a gardé knife, easier, little brother ou encore on a neck, on a spit pour ne citer que ces titres (j'aime aussi beaucoup plans et surtout le prenant colorado le dernier titre de l'album).


rien qu'avec ce génial petit album de 10 titres, grizzly bear s'est fait une petite réputation chez les professionnels. réputation que veckatimest confirmera en 2009. leur musique s'est encore étoffée, elle est devenue assez fournie, les arrangements sont simples, subtiles et leur musique à l'apparence si naïve se distingue par sa richesse sonore.
une fois de plus les titres références sont bel et bien présents avec notamment two weeks (et son clip flippant) chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvres qui sera repris maintes et maintes fois. grizzly bear démontre alors toute sa force d'écriture en plaçant la barre très haut.



trois ans après, le groupe est revenu le mois dernier avec son petit dernier shields. je vous l'annonce de suite, je tue le suspense dans l’œuf, j'évite de faire languir pour rien, enfin bon je vous l'annonce sans détour, s'il ne devait rester qu'un seul album cette année, ce serait celui-là.
une fois de plus l'album sonne comme évident et il devient clair que leur musique tient tout simplement du génie. j'en fais trop??? vous n'avez rien lu.
comme à chaque fois leur musique résonne, c'est simple, efficace et pourtant a y tendre bien l'oreille, on s'aperçoit du boulot effectué autour des titres. les arrangements sont exceptionnels, ils font évoluer l'album, masquent les changements de rythmiques (a simple answer#7), cadencent les contres-temps (sleeping ute#1), noient les décalages d'octave inférieure (the hunt#5), vous font passer du chaud au froid sans que vous ayez compris quoi que ce soit.
cet album est une nouvelle corne d'abondance, quand un titre se termine et vous laisse béat, un autre débute pour vous retournez la tête à vous en faire oublier le précédent.

shields tient son auditoire en haleine, sa lecture se fait en un souffle et nous force à une nouvelle écoute pour bien s'assurer que l'on ne vient pas de rêver.
les harmonies sont toutes en souplesse, élastiques, et semblent défier le temps. il est clair qu'on reconnaît l'ambiance de l'album précédent sans que cela ne soit réellement gênant. la griffe de l'ours est toute établie.
le plus admirable au final est que sans aller très loin, le quatuor trouve des sons jamais entendus, se renouvelle au final sans arrêt et nous livre à chaque fois des albums introspectifs qui resteront pour longtemps.

et puis qui d'autre utilise encore une clarinette basse. j'adore ce son, déjà foreground (le dernier titre de veckatimest) rendait toutes ses lettres de noblesse à cet instrument au son sourd qui donnent une volupté palpable aux titres.

alors quels titres écouter, franchement tous, il n'y a pas l'ombre d'une impasse à effectuer. il y a mille et un sons à découvrir ou redécouvrir, et pour vous en rendre compte, rendez vous avec half gate#9.
ce titre est puissant, haletant, la voix de daniel se marie de la meilleure façon à l'orchestration riche qui nous est présentée. le titre varie entre l'excitation d'une intro rythmée et la beauté d'un final grandiose que l'on sent monter petit à petit au fil du titre.
les accords de guitares portent la voix avant que le titre ne passe dans un autre registre avec ses violons minimalistes qui donnent pourtant beaucoup de corps au titre pendant que des voix sans forme amènent une touche de psychédélisme que l'on n'avait pas trop entendu jusque alors.



je ne résiste pas non plus à vous intégrer sleeping ute#1 en version live.



et comme je prends soin de vous, voici le titre foreground de l'album précédent dans une version acoustique qui me bluffe encore et toujours (en plus vous pourrez y voir à quoi ressemble une clarinette basse, jouée par chris sur la gauche et écouter la superbe voix d'ed).



il n'y a pas quoi!!!