vendredi 17 mai 2013

deerhunter - monomania


pardon j’ai mis un peu de temps à écrire un nouveau post, mais entre temps j’ai tout simplement failli ne plus rien écrire (oh non pas toi, pas ça, pas maintenant, qu’allons nous devenir???.....). et oui moi aussi j’ai pris le temps d’écouter les derniers albums de yeah yeah yeahs et daft punk alors que je savais pertinemment que ce serait une perte de temps, surtout en ce concerne les américains. ils avaient déjà bien merdé avec it’s blitz, mais là wouaaaaw, j’en suis presque à renier l’ep is is et fever to tell que j’adore. il m’a donc fallu du temps pour rééquilibrer les balances et autres filtres de mes oreilles. y a des groupes comme ça qui ne devrait jamais quitter leur décennie.

bref on va pas faire toute la chronique sur un album de merde, ça ne sert à rien et puis ça me ferait trop de boulot, faudrait écrire aussi sur le dernier album des strokes (mêmes remarques que pour YYYs), ou encore l’album solo de banks (cf le leader d’interpol).

non il vaut mieux parler des groupes que j’aime, et c’est le cas du dernier deerhunter, monomania. je n’ai pas suivi son bilan médical (le monsieur est atteint d’une maladie rare) mais il semble que son traitement fonctionne bien en ce moment, car oui monomania est …........... assez enjoué.
pourtant l’homme est toujours aussi critique et fait attention plus que quiconque pour ne pas tomber dans la facilité de la hype. par contre à force de sortir des albums tous plus géniaux les uns que les autres, un jour, il sera forcement la tête de gondole de la pop sauvage, et là il risque d’être en contradiction avec lui-même. car si l’ambiance pas non plus power pop tranche avec halcyon digest (un de mes albums préféré, il faut le dire), son esprit est toujours aussi obtus, presque punk, même si on ne le sens que sur le fond. une rébellion qui se forge dans une pop rock garage aux multiples larsen et effets de voix, qui au delà de la lumineuse musique laisse une impression de décadence, un sentiment général plutôt pessimiste, la vie est belle oui, mais juste là, à l’instant, demain sera noir.

la pop est bien présente et l’est de plus en plus d’ailleurs, mais n’est pas non plus au point d’évincer la noise ou encore le psychédélisme qui forment toujours la base des créations du groupe. bradford cox a plus fait évoluer sa musique que beaucoup ne le feront en une carrière et pourtant on a tout le temps cette impression d’être à la maison en étant sûr que rien n’a bougé.

l’album commence avec un titre pop assez simple, pour devenir plus foutraque avec leather jacket II#2, qui fait la part belle aux embardées de guitare et aux voix saturées (mélange que l’on retrouve sur l’originale monomania#10). l’abum continue avec un titre qui a la propension d’un hit, comme quoi le bonhomme sait tout faire, les guitares sont claires, presque guillerettes, si ce n’est que le vocodage de la voix et son effet vintage donne au titre un côté indé que peu de radio voudront diffuser. passés quelques titres de bonnes factures et place aux géniaux blue agent#6 et THM#7. deux titres dont les accords en boucle donnent un résultat entêtant. comme c’est beau et surtout comme ça paraît facile. pourtant encore une fois il y a un petit quelque chose de décalé (accords faussés, contretemps, effets dissonants, etc...) qui vous ramène vite dans l’univers mélancolique de bradford.

allez voici un petit florilège de monomania, l’accroche n’est pas aisée, mais je suis persuadé que vous irez plus loin et si après ça vous ne tombez pas sous le charme, je ne pourrais plus rien pour vous.

bonne écoute.

lundi 13 mai 2013

the knife - shaking the habitual


shaking the habitual, c’est pour le moins que l’on puisse dire, le nouvel album de the knife est exceptionnel à quelques exceptions près. car il est vrai que certains titres m’ont laissé sur le bas côté de ce voyage polaire. deux minis albums de six et sept titres que je suis allé acheter le jour de sa sortie, je me suis retrouvé comme il y a 15 ans furetant dans le rayon nouveauté à la recherche du précieux sésame. et l’objet en lui même plutôt sympathique donne envie de continuer d'acheter des galettes comme dans le bon vieux temps.

on retrouve deux grands posters avec une histoire dessinée traitant de l’économie des riches avec une certaine ironie (à savoir les problèmes inhérents à l’extrême richesse ou le fait que 10% de la population possède 85% des richesses de par le monde. l’histoire narre un coloc animé par plusieurs intervenants qui amènent des solutions au problème des riches en proposant par exemple de partager leur maison avec 25 ou 30 sans abris, ou encore de transformer leurs terrains de golf privés en jardins communautaires).

exit la pop de leur premier album de 2006 (ça date quand même) et vive l’expérimentation tout azimut. shaking the habitual est en cela difficile d’accès est tranche avec silent shout. il est maîtrisé tant sur la forme que sur le fond et le fond a beaucoup de chose à dire. l’album traite de politique, d’économie (voir le petit livret) mais aussi d’écologie sans oublier de parler de l’industrie du disque, monde qu’ils ont vu évoluer depuis le temps qu’ils sont en place.

si le contenu est engagé, le format est quant à lui totalement bouleversé, l’album dure plus d’une heure et demie avec des titres longs formats (de six à neuf minutes pour la grande majorité) voire très longs à l’instar de old dreams waiting to be realized#1-7 qui dure 19 minutes rien que ça.
en passant puisque j’en parle, ce titre, qui est une succession de sons électroniques, m’a laissé plus que dubitatif et au final je n’ai pas bien compris son intérêt.
on retrouve sur d’autres titres de tels passages expérimentaux, mais ces derniers n’évoluent pas en vase clos et servent plutôt d’introduction ou de conclusion, de là à dire qu’il en ressort quelque chose de concret il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas. passé ces petites lenteurs (auxquelles le groupe tient forcement, sinon on en aurait pas eu autant) on ne peut que s’enthousiasmer du reste. car ensuite c’est du grand art, les titres sont déstructurés, étriqués, remodelés, c’est une expérience complexe, mais réussie.

la nature même des titres proposent plusieurs formes, dépouillée comme sur l’excellent a tooth for an eye#1-1 ...



... à base d’idm à l’instar de full of fire#1-2 et networking#2-2 ...



... plus pop comme raging lung#2-1 ou encore minéral avec ready to lose#2-8. karin et olof n’ont pas fait dans la simplicité et ont à chaque fois poussé leur expérimentation à l’extrême, parfois ça passe d’autre moins, un peu à l’image de leur précédent opus tomorow in a year est ses deux albums musicalement opposés bien que complémentaires.

un autre titre que j’adore, stay out of here#2-4, c’est cadeau, ca dure dix minutes et on en redemande, encore une prouesse sur lequel une fois n’est pas coutume on entend chanter le frangin.



voilà donc un gros album de la part du groupe suédois, car même si shaking the habitual ne convainc pas entièrement vu son format et son expérimentation pointue, il y a quand même une bonne heure de morceaux sublimes qui feront date.

lundi 29 avril 2013

cold war kids - dear miss lonelyhearts


cold war kids revient cette année avec son quatrième opus dear miss lonelyhearts. si la formation a bougé avec la venue de l’ancien membre de modest mouse, le guitariste dan galluci, on note aussi l’ajout d’ambiances électro comme on peut l’entendre dès lost that easy#2.

miracle mile#1 lance l’album avec un titre dans le plus pur style des californiens. un rock enjoué limite possédé qui claque. et on retrouve avec plaisir la voix tiraillée de nathan willet et les guitares plus grasses que jamais qui s’opposent toujours au son clair du piano.

si on commence à entrevoir l’évolution de leur musique avec lost that easy#2, c’est avec loner phase#3 que l’on comprend bien quelle direction ils ont choisi. dans la même veine on retrouve un peu plus loin bottled affection#6 et son clavier dissonant.



mais c’est surtout le titre jailbirds#7 qui ressort de cet album. ce titre pop est lumineux et porte l’album à lui tout seul, il y a tout ce que cold war kids fait de mieux, batterie puissante, guitares tourmentées, piano apaisant et toujours cette magnifique voix au premier plan dont émane une fois de plus une énergie fiévreuse.



dear miss lonelyhearts fait encore dans le mélancolique avec water powers#8 ou encore bitter poem#10, deux titres plus calmes, plus introspectifs, qui nous rappellent le très bon robbers and cowards de leur début.

un bon album en somme, beaucoup d’ambiances enchevêtrées l’ajout d’un son pop plus électro et une écriture retrouvée qui pousse parfois vers le post rock. dear miss lonelyhearts a réussi là où le poussif mine is yours ne faisait que se perdre.

vendredi 19 avril 2013

youth lagoon - wondrous bughouse


calquer des paroles sur des mélodies n’est pas chose aisée, pourtant avec trevor powers, alias youth lagoon, cela paraît simple tant tout est accordé. ses mélodies psychédéliques et la voix androgyne de cet américain se mettent au diapason. en ce sens wondrous bughouse est fascinant, si en plus de ça vous ajoutez une architecture des plus foutraque et une énergie revitalisante, cet album fait l’effet d’une petite bombe.

les titres sont assortis d’effets électroniques qui laissent une impression fantomatique qui n’est pas s’en rappeler les albums de bradford cox (atlas sound et deerhunter). c’est doux, onirique, un peu difficile d’écoute mais au combien impressionnant. si la base de l’album est construite sur des claviers aux sons vaporeux, trevor powers y intègre toujours de touches d’électronique ou encore déconstruit ses titres avant de toujours retomber sur la bonne mesure. il va du point A au point B, mais s’aventure à chaque fois vers l’expérimentation qu’elle soit orchestrale (richesse des accords en tous genres, lignes d’arpèges hachées etc...) ou architecturale (changements de rythme et virages sonores).

tout colle parfaitement, l’album bien que psychédélique n’en reste pas moins très cohérent, l’album prend des détours, certes, mais ne se perd jamais. si les mélodies paraissent faciles, l’exécution, elle, est subtile, c’est beau et captivant. à part le premier titre qui fait office d’introduction torturée (un peu trop même)  à mute#2, tous les titres ont quelque chose à montrer et s’il ne fallait en retenir que deux (je vais pas non plus vous intégrer les dix titres) je vous recommande pelican man#5 et dropla#6 qui suivent.





voilà il n'y a pas à réfléchir longtemps, wondrous bughouse est l'album qu'il vous faut.

jeudi 18 avril 2013

woodkid - the golden age


yoann lemoine vient de faire sa petite percée dans les charts français avec son premier album the golden age qui s’est classé deuxième des ventes mi mars. pas mal pour ce graphiste lyonnais qui s’est mis à la musique sur le tard. auparavant il s’était fait connaître en réalisant les clips de rihanna, moby, lana del rey, yelle ou encore katy perry (qu'on aime, ou pas plutôt, la carte de visite force au respect) et en s’essayant également à la pub et aux jeux vidéos avec arthur et les minimoys.
avec l’aide de ses amis the shoes (à la production), il sort cette année son premier album sous le nom de woodkid. the golden age est à la base un album pop folk à tendance hype. oui c’est de la musique actuelle bourrée d’effets en tous genres, qui alterne le grandiose et les mélodies simples et légères. beaucoup de cuivres, de percussions tribales et quelques violons sont au programme de cette production aux sons léchés. mais là où le bas blesse un peu, c’est que l’album ne se renouvelle pas vraiment. au début il n’y a pas de problème et on est même vite emballé par ce petit bijou, mais à la longue c’est un peu toujours pareil. il faut dire qu’il n’y a pas moins de quatorze titres, alors que la moitié aurait pu suffire. mais bon on va pas trop râler non plus, et puis l’avenir tranchera. en tout cas il semble radieux pour ce français exilé aux états-unis qui au vu des buzz qu’il a savamment distillés sait y faire avec le marketing.
en attendant pas mal de titres sont bluffant, woodkid fait dans le déjà entendu, mais il le fait avec brio et puis ses petites touches d’électronique font un bien fou à cet album en lui insufflant une énergie qui à tendance à vite déborder à l’instar des singles iron#13 et run boy run#2. deux titres qui s’adoptent instantanément, tout comme the golden age#1 qui après une douce introduction voit se déchaîner des cuivres qui laissent entrevoir toute l’ambition de cet album. j’ai beaucoup aimé the score#6, le titre le plus simple de l’album, il est tout en finesse avec tout d'abord un clavier mesuré puis des violons qui donnent pas mal de hauteur à ce titre, un délisse.


voici iron#13 pour lequel il a reçu un prix du meilleur clip, on est jamais mieux servi que par soit même, il paraît.

vendredi 12 avril 2013

the flaming lips - the terror

avant wayne coyne et ses copains faisaient de la musique et puis quand ils pensaient toucher au but, prenaient plein de drogue, remixaient le tout et enregistraient vite leurs frasques avant de reprendre pleine possession de leurs moyens. bon c’est pas exactement comme ça pour la totalité de leurs treize précédents albums, mais pour certains on doit pas en être loin.

pour the terror, ils ont inversés leur process de création. steven drozd, toujours prompt a arrêter ses sevrages, a commencé par se cloîtrer dans un studio pour en faire ressortir pleins de bruits et autres sons tous plus bizarres les uns que les autres sur le thème de la terreur. puis, merci bien, le groupe y a ensuite ajouté quelques mélodies dites écoutables par le commun des mortels.

alors ça donne envie non??? oui c’est mal vendu, mais les flaming lips sont tellement loin de ça qu’ils n’ont plus besoin de bonnes critiques pour vendre des albums ou pour faire parler d’eux, non ils savent faire dans l’inutile aussi (cf leur huit concerts effectués sur 24 heures en 2012). the terror est donc minimaliste, répétitif, expérimental, froid et à tendance dépressive, à croire que le groupe broie du noir en ce moment. sûrement due à la grosse descente qu’ils ont eut après avoir enregistré the flaming lips and heady fwends l’année dernière. cependant même si le petit dernier est, à l’instar de son prédécesseur, très expérimental, il reste tout de même très homogène et ne part pas dans tous les sens, là où justement l’avant dernier se perdait trop souvent.

the terror est donc expérimental mais cohérent, et c’est déjà ça car c’est pas facile tout le temps avec ces américains. si les passages de saturations, de boucles minimales ou encore de sons écorchés sont au premier plan, the flaming lips arrivent toujours a retomber sur leurs pattes pour nous livrer au final des titres parfaitement équilibrés. c’est souvent à la limite mais the terror ne bascule jamais dans un larsen dont on ne voit pas la fin. la preuve, ils sont arrivés à me faire aimer le titre you lust#4, un des plus long qu’ils n’aient jamais fait (13 minutes), mis à part leur record du monde du morceau le plus long du monde (encore une occasion réussie de faire de l’inutile sans contrepartie). you lust#4 passe par plusieurs états fort heureusement, de l'inquiétant au psychédélique, puis au psyché inquiétant pour enfin en arriver au psyché angoissant. non c’est sûr on passe de superbes moments avec ce nouvel album, je vous assure.

l'album déjà tortueux est la plus part du temps accompagné d'un chant prompt à l'évanouissement, et ce n'est pas you are alone#6 qui pourra prétendre le contraire.

pourtant l'album passe tout seul, pas d'ennui comme on pourrait le penser, c'est pas facile d'écoute mais aucun album ne l'a déjà été. ce qui prime ce sont tous ces petits sons et autres rifts de guitare saillants.

sun blows up today (titre en bonus) n'est pas le plus représentatif de l'album, c'est même le plus conventionnel, ahhaha un peu de normalité dans ce monde de bruits.




pour vous faire une idée de ce qu'est cet album, voici always there, in our hearts#9. une fois de plus le titre change de structure et devient frénétique après un long moment statique.



voilà vous savez ce qu'il vous reste à faire... non revenez et écoutez cet album merde.. vous serez surpris grâce à you lust#4, tabassé comme un malpropre par look... the sun is rising#1, conquis avec be free, a way#2 ou encore pétrifié par the terror#5.

mardi 9 avril 2013

apparat - krieg und frieden (music for theatre)


mon assistante étant en congés maladie depuis bientôt 2 ans, je vais être obligé de faire vite puisque j’ai une dizaine d’album en attente derrière.

En attendant de voir si les albums de the flamings lips, cloud cult et beaucoup d’autres sont bons, voici le petit dernier d’apparat, krieg und frieden (enfin guerre et paix pour les personnes qui ne parle pas allemand, bien que la traduction soit assez facile).

de prime abord, disons tout le haut, on ne comprend pas bien ce qui lui est passé par la tête. on ne reconnaît pas l’allemand dans cet album. à l’origine c’est le résultat de ce qui aurait pu être la bande originale de la pièce de théâtre revisitée par sebastian hartmann (j’invente rien c’est dit dans le titre). c’est plus mélodieux et classique qu’électronique tant les éléments prépondérants sont les violons, percussions, pianos et instruments à cordes. après si on met de côté le nom de l’artiste et que la musique classique mixée à des effets électroniques, le tout mélangé avec du post-rock ne vous rebute pas, c’est un album qui vous plaira sans nul doute.

Si vous recherche que de l’électronique allez directement à la case bonobo qui vient de sortir son nouvel album.
Donc krieg und frieden (music for theatre), a une ambiance générale des plus polaire, sûrement pour coller avec l’oeuvre russe de tolstoï, et est jouée sur un rythme très lent. l’intro 44#1 met aux prises en tout et pour tout deux violons aux sonorités opposées. c’est simple mais c’est beau et surtout c’est assez court, pas de quoi piaffer d’impatiente en se demandant ce que cet album a dans le ventre. le titre suivant, 44(noise version)#2 est la continuité du premier mais en version noise. on entre dans le vif du sujet avec un titre presque contemplatif qui se meut à une vitesse quasi nulle. une musique parfaite à écouter dans un train lorsque l’on traverse de vastes étendues désertiques. la suite réveille un peu les troupes avec sa base d’ambient. le ton est également moins lugubre, bien que cette embellie ne dure pas longtemps.

krieg und frieden est un album qui prend son temps, qui s’écoute loin de tout et de tous. il fait parti de ces albums qui prennent leur temps pour s’imposer mais qui le font avec ingéniosité, donc il vous faudra être patient.
les titres PV#6 et a violent sky#10 sont à découvrir ci-dessous.