samedi 21 août 2010

Pilöt - Mother

Oui, encore. Un titre à découvrir monté sur une vidéo sympa comme tout, je m'en serais voulu de pas la partager.

Cours Toujours - animation short film from Cours Toujours Team on Vimeo.

jeudi 19 août 2010

Hebdromadaire #14 (3310) - Le Guide Du Démocrate : Les clés pour gérer une vie sans projet


Le Guide du Démocrate
Les clés pour gérer une vie sans projet
Par Éric Arlix, Jean-Charles Massera
128 pages
Éditions Lignes
13 euros

Présentation des auteurs:

Éric Arlix est écrivain et directeur des éditions è(r)e. Il a notamment publié Le monde Jou, Verticales, 2005  ; Programme, MacVal, 2010.

Jean-Charles Massera est l’auteur de nombreux textes de littérature, d’essais et de textes de théâtre, dont  : A cauchemar is born, Verticales, 2007  ; We are L’Europe, Verticales, 2009.



4 ème de Couverture:
« Bienvenue dans une époque de l'indice, du sondage et des prévisions comme représentations ultimes, du Caddie malin, du lavage de cerveau rigolo, de l'émotion sur commande, de la pulsion en promo partout, du coaching pour pas trop sombrer quand on commence à être largué et d'un marché de l'emploi soumis à des flux super tendus et super brutaux comme ambiance, le tout dans la terreur de faire partie de la vague de septembre. »
Ou comment les idées reçues, dans nos sociétés « les plus avancées sur le plan de la marchandisation et de la mondialisation des échanges et des informations », forment la matière d'un langage où se donnent d'abord à voir la misère conceptuelle du démocrate, ses interrogations creuses et sa bonne volonté dénuée d'emploi. Cet essai facétieux engage la critique du démocrate contemporain par le moyen même de la langue dont il fait usage.



Voici un livre léger et amusant qui se lit vite et fait passer un bon moment.
J'ai souvent ri à la lecture de cet essai, essai dont je dois avouer que je me retrouvais hélas au travers de certaines caricatures du "démocrate" d'aujourd'hui (comprenez par démocrate : consommateur/contribuable/râleur et j'en passe...)
On en prend plein la poire et les auteurs se servent habilement de la novlangue qui nous lave le cerveau quotidiennement pour démontrer l'absurde de nos sociétés et de nos comportements , notre égoïsme grandissant et le manque de courage qui nous caractérise tous.

Extrait:

« Par exemple, s’organiser pour faire vivre un agriculteur de sa production et dans le même temps nourrir des quartiers entiers (oui c’est possible) avec une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes et issue de l’agriculture biologique, c’est une super idée et plein de gens commencent à s’abonner aux paniers proposés par les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), mais dans leur immense majorité (eh oui) les démocrates pensent qu’ouvrir un sachet c’est facile mais que laver-éplucher-couper-cuire des légumes c’est pénible. En fait, et c’est bien déprimant, mais le démocrate préfère les chips ou le sachet de pâtes à passer au micro-ondes avec la sauce lyophilisé qui va avec plutôt qu’une soupe de patates douces au gingembre à qui prend 5 minutes à cuisiner. Dommage. »

« On peut être très stressé et avoir la tête sur les épaules, aimer la clim de son monospace et avoir conscience qu’en transpirant dans les transports en commun non-climatisés on pollue moins, aimer arriver au bureau frais comme si on sortait de la douche, mais aussi vouloir être à l’heure pour le premier rendez-vous de la journée. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter par le co-voiturage avec des personnes sympas qui roulent dans des modèles récents ? Certes, ça peut être dur, surtout si vous écoutez habituellement BBC World Service, Nostalgie ou NRJ et que votre co-voitureur est un accro de Rire & Chansons, mais être démocrate, c’est aussi savoir être souple, s’adapter facilement, tolérer chez les autres ce qu’on ne supporterait ni chez soi ni parmi ses proches et surtout savoir redéfinir en permanence ses critères d’évaluation de l’Autre.

Mais la solution séduisante du partage des frais et de la réduction de la production de CO2 demeure relativement expérimentale [Attends, la boîte nous a pas encore tous parqués dans l’même bled, donc le co-voiturage excuse-moi, mais... !]. Du coup, pour se rendre au travail, le démocrate est souvent obligé de passer plusieurs heures par jour dans les transports massifiés [Et l’9h12 qui est encore en retard... Font chier  !]. Face au taux de pénibilité imposé par des sociétés de transport de moins en moins adaptées aux besoins des zones d’activité économique à forte concentration de population, le démocrate a le choix entre trois grandes familles d’activités  : jouer/réfléchir (Sudoku), lire (gros pavés vus à la télé), écouter ses mp3. En s’arrachant les cheveux sur une grille de Sudoku (à peu près 6 milliards de grilles possibles) le démocrate échappe temporairement à sa condition de transporté pour devenir un as de la logique sans conséquence, en lisant son gros pavé vu à la télé le démocrate configure sa sensibilité tout en renforçant la position des géants de la culture industrielle sur le marché de l’imaginaire, en écoutant des mp3 il se coupe de toute possibilité de construction d’un en-commun et transforme passagers, banquettes, stations et autres éléments de cet environnement soudain méprisé en simple fond visuel. »

vendredi 13 août 2010

Malleus Rock Art Lab


Fut un temps où les affiches de concerts étaient prises au sérieux, donnant naissance à des artistes, de légendes et des collectionneurs. Figurez-vous que cette époque est loin d'être révolue, comme vous le verrez dans ce qui deviendra sûrement une mini-série chez les Arnok, au long de laquelle vous découvrirez l'univers graphique de quelques illustres illustrateurs.

Aujourd'hui c'est le tour des italiens de Malleus Rock Art Lab, dont voici le site officiel et le blog. Tortona, c'est pas vraiment Berlin, New York ou Londres, on se demande donc comment ces passionnés ont pu avoir un tel palmarès. Produisant pochettes de disques, affiches ou T-shirts, le trio a un nombre de clients prestigieux impressionnant parmi lesquels on compte Beck, Queens of the Stone Age, Melvins, Nomeansno, Dinosaur Jr, The Chemical Brothers, Aphex Twin, Mars Volta, Monster Magnet, Nine Inch Nails, The Prodigy, Sonic Youth, Tool, Turbonegro, et j'en passe. Leur lab fonctionne depuis 2002 et livre des pièces très art nouveau qui rappellent les affiches de Mucha. Quelques échantillons :
















































Vous pouvez commander quelques exemplaires sur leur site, en ce qui me concerne je me suis contenté d'un T-shirt d'UFOmammut, un groupe dont je vous parlerai bientôt. Aucune chance que la patronne m'autorise à mettre un beau cadre comme ça au mur ...

Brant Bjork - Gods & Goddesses


J'ai découvert Brant Bjork il y a moins d'un an (honte à moi) chez Arkham, mon vendeur de comics préféré. Membre fondateur de Kyuss (batterie), natif de Palm Desert, à l'origine de la nouvelle vague Stoner / desert music avec Josh Homme, je vais pas vous régurgiter sa bio, elle est sur son site officiel. Ah, tout de même un point intéressant, Brant Bjork est passé par Fu Manchu au poste de batteur et de producteur. Un CV qui a de quoi impressionner, mais la suite n'est pas nécessairement à la hauteur des espérances.

Gods & Godesses est son septième album solo, une série entamée avec celui qui restera sûrement le meilleur : Jalamanta. On est toujours dans un style stoner / bluesy, plus groovy que lourd. Sa voix est claire et un brin démodée, mais on sait que les membres les plus éminents du genre n'ont jamais eu peur du ridicule. Le son des guitares est rond, et on entend bien sûr les origines dans les compos : Kyuss, Black Sabbath, ZZ Top (du début), on s'approche parfois de l'ambiance de Clutch, ce genre de choses. Sur le papier, que du bon. Quelques titres sont particulièrement bien foutus (The future rock, Radio Mecca) surtout grâce à une compo et un son de guitare irrésistibles. Mais les paroles... Mon dieu les paroles... le vrai point faible de Brant Bjork à mon goût. On dirait qu'il se les fait écrire par Britney Spears ou Johnny Halliday. Pour preuve les paroles de Somewhere some woman, plus de 5 minutes à répéter ces inepties :

Somewhere in the world
Somewhere in the world right now
Some woman is loving you

What you gonna do
What you gonna do right now yeah !

Pitié !!! stooop !!
Bon alors voilà, c'est un peu frustrant, on dirait que le gars a du talent mais refuse de se faire aider pour les trucs où il vaut pas un clou. Donc résultat mitigé, et c'est valable pour toute sa disco. Attention toutefois à ne pas se priver de quelques perles en rejetant tout en bloc.


mercredi 4 août 2010

arcade fire - the suburbs


allez on continue avec le québec et aujourd'hui par l'intermédiaire d'arcade fire et de leur nouvel album the suburbs.

afin d'assurer la promotion de cet album, la bande à win a fait le buzz en mettant en ligne fin mai deux titres, mais s'est surtout faite remarqué lors de concerts annoncés au dernier moment, allant même jouer dans le parking d'un supermarché d'une banlieue de montréal (d'où le nom de l'album).



question marketing, ils savent où ils vont et caressent les fans dans le bon sens, car en plus du buzz sur le net, des concerts gratuits, depuis la sortie de la galette on sait qu'il y a neuf déclinaisons de pochettes plus ou moins différentes, il en vous reste plus qu'a choisir la votre pour vous démarquer un tout petit peu.

après un repos bien mérité (le groupe s'est en effet octroyé un long break à la fin de la tournée de neon bible qui avait enchaîné sur celle de funeral).

et ils reviennent avec un album de plus d'une heure, waaahhh!! c'est énorme, j'en salive déjà.

l'album est beaucoup plus apaisé que ses deux prédécesseurs, moins gothique également, peut-être dû au fait qu'ils ont pris leur temps pour l'écrire. du coup les fans transis risquent d'être déçu car ils ne vont retrouver que partiellement le son qui a fait la renommée du groupe.
les titres sont assez longs dans l'ensemble mais ce qui m'a choqué c'est la cohérence. il y a toutes sortes de titres, c'est incroyable, on en a des sans saveurs à se demander pourquoi ils n'ont pas été coupés au montage final et d'autres dans la lignée de ce à quoi l'on pouvait s'attendre.
voilà la conclusion est dite, la messe également en référence à leur studio qu'ils avaient érigé dans une église pour l'enregistrement de neon bible.

voilà on a donc des titres en trop un peu déjà vu et trop entendu du coup et d'autres qui resteront et viendront grossir la liste des immanquables que l'on voudra absolument entendre en session live sous peine d'être foncièrement déçu. l'album semble également plus gaie, plus enclin à raconter de belles histoires sans problème. les vacances auraient elles pansées quelques plaies.

l'album marque tout de suite le pas avec the suburbs#1, le titre ne casse pas des briques, mais ce n'est que le début donc, j'attends de voir... et dès ready to start#2, on est dans le bain, c'est racé arcade fire, la montée se fait progressive sans jamais relâcher la moindre pression et ne retombe que d'un coup en toute fin de titre. cela en est presque enivrant.
modern man#3 est aussi fournie en émotion mais oscille entre moments calmes inquiétants et rythmique soutenue, c'est à la limite de la schizophrénie. ça envoie mais il y a trop de moments plats et ce n'est pas le seul titre atteint de cette maladie à l'instar du suivant rococo#3.
alors c'est bien mais c'est arcade fire qui joue, mince... j'en demande peut-être trop.
enfin empty room#4 surgit, c'est le premier titre sur lequel régine chante et apporte en même temps un petit air frais. ensuite c'est du très bon arcade fire dans le texte donc je ne m'épiloguerai pas, mais au moins il rehausse le ton de l'album qui avait tendance à s'essouffler alors qu'il ne faisait que débuter.
je tairai dignement les titres suivants faisant comme si ils n'existaient pas, car ils ne tirent pas vraiment l'album vers le haut (ho je suis gentil là) et pour ceux là il n'y aura pas de session de rattrapage, ils ont le don de faire passer le début pour un sans faute.

j'en viens directement à month of may#10, et là enfin on en a pour son argent si je puis dire. le titre est ravageur, sa guitare acérée, on est en plein dans l'urgence, les synthés sont en retrait mais jouent une mélodie inquiétante.
bon vous allez dire que je n'accorde de crédit qu'aux titres enjoués qui envoient du bois, mais pas du tout et deep blue#12 en est la preuve. c'est doux, c'est poétique et les martèlements aigus du piano ajoutent une ambiance un peu baroque.
le titre avance prend un peu de hauteur et reboucle toujours avec les ambiances précédentes, une vraie pause voluptueuse.

enfin et pour en finir avec ses seize titres, je parlerai de sprawl I#14 et sprawl II#15. après une intro (le I) folk toute en nostalgie, parfois un peu trop mielleuse, sprawl II coupe net et prend un virage des plus inattendu. on a l'impression d'être en boite dans les années 80, régine chante comme une égérie du disco quand les synthés deviennent l'instrument prédominant.
et quel jeu, ils sont et bien ils sont, euhhhh... ah oui ils sont de mauvais goût, complètement à contre courant et en fond un titre excellent. c'est peut-être le décalage avec le reste de l'album qui me donne cette impression, en tout c'est le titre du matin pour moi en ce moment.

voilà c'est avec un peu de déception que je me rends compte de cet album, mais il faut dire que j'étais habitué à des albums plus cohérents où les titres allaient tous dans la même direction.
cependant the suburbs restera c'est sûr, win lui même pense que cet album sous ses faux airs de virage musical se bonifiera avec le temps. alors je vais lui laisser le bénéfice du doute et me repentirai à l'occasion quand j'aurais enfin "compris" l'album dans son entier.
de toute manière cela n'enlève rien aux titres imparables, une fois de plus surpuissants qui sont égrainés dans cet album.

arcade fire reste un des groupes phares de ces dix dernières années et devrait continuer encore longtemps à marquer la musique de ses orchestrations géniales.

voici en bonus ready to start#2 et sprawl II#15 en live (nota : la chanson est super dure à chanter, il ne faut donc pas croire que régine chante faux, mais la chante est compliqué et surtout n'est pas patrick juvet qui veut)