vendredi 17 mai 2013

deerhunter - monomania


pardon j’ai mis un peu de temps à écrire un nouveau post, mais entre temps j’ai tout simplement failli ne plus rien écrire (oh non pas toi, pas ça, pas maintenant, qu’allons nous devenir???.....). et oui moi aussi j’ai pris le temps d’écouter les derniers albums de yeah yeah yeahs et daft punk alors que je savais pertinemment que ce serait une perte de temps, surtout en ce concerne les américains. ils avaient déjà bien merdé avec it’s blitz, mais là wouaaaaw, j’en suis presque à renier l’ep is is et fever to tell que j’adore. il m’a donc fallu du temps pour rééquilibrer les balances et autres filtres de mes oreilles. y a des groupes comme ça qui ne devrait jamais quitter leur décennie.

bref on va pas faire toute la chronique sur un album de merde, ça ne sert à rien et puis ça me ferait trop de boulot, faudrait écrire aussi sur le dernier album des strokes (mêmes remarques que pour YYYs), ou encore l’album solo de banks (cf le leader d’interpol).

non il vaut mieux parler des groupes que j’aime, et c’est le cas du dernier deerhunter, monomania. je n’ai pas suivi son bilan médical (le monsieur est atteint d’une maladie rare) mais il semble que son traitement fonctionne bien en ce moment, car oui monomania est …........... assez enjoué.
pourtant l’homme est toujours aussi critique et fait attention plus que quiconque pour ne pas tomber dans la facilité de la hype. par contre à force de sortir des albums tous plus géniaux les uns que les autres, un jour, il sera forcement la tête de gondole de la pop sauvage, et là il risque d’être en contradiction avec lui-même. car si l’ambiance pas non plus power pop tranche avec halcyon digest (un de mes albums préféré, il faut le dire), son esprit est toujours aussi obtus, presque punk, même si on ne le sens que sur le fond. une rébellion qui se forge dans une pop rock garage aux multiples larsen et effets de voix, qui au delà de la lumineuse musique laisse une impression de décadence, un sentiment général plutôt pessimiste, la vie est belle oui, mais juste là, à l’instant, demain sera noir.

la pop est bien présente et l’est de plus en plus d’ailleurs, mais n’est pas non plus au point d’évincer la noise ou encore le psychédélisme qui forment toujours la base des créations du groupe. bradford cox a plus fait évoluer sa musique que beaucoup ne le feront en une carrière et pourtant on a tout le temps cette impression d’être à la maison en étant sûr que rien n’a bougé.

l’album commence avec un titre pop assez simple, pour devenir plus foutraque avec leather jacket II#2, qui fait la part belle aux embardées de guitare et aux voix saturées (mélange que l’on retrouve sur l’originale monomania#10). l’abum continue avec un titre qui a la propension d’un hit, comme quoi le bonhomme sait tout faire, les guitares sont claires, presque guillerettes, si ce n’est que le vocodage de la voix et son effet vintage donne au titre un côté indé que peu de radio voudront diffuser. passés quelques titres de bonnes factures et place aux géniaux blue agent#6 et THM#7. deux titres dont les accords en boucle donnent un résultat entêtant. comme c’est beau et surtout comme ça paraît facile. pourtant encore une fois il y a un petit quelque chose de décalé (accords faussés, contretemps, effets dissonants, etc...) qui vous ramène vite dans l’univers mélancolique de bradford.

allez voici un petit florilège de monomania, l’accroche n’est pas aisée, mais je suis persuadé que vous irez plus loin et si après ça vous ne tombez pas sous le charme, je ne pourrais plus rien pour vous.

bonne écoute.

lundi 13 mai 2013

the knife - shaking the habitual


shaking the habitual, c’est pour le moins que l’on puisse dire, le nouvel album de the knife est exceptionnel à quelques exceptions près. car il est vrai que certains titres m’ont laissé sur le bas côté de ce voyage polaire. deux minis albums de six et sept titres que je suis allé acheter le jour de sa sortie, je me suis retrouvé comme il y a 15 ans furetant dans le rayon nouveauté à la recherche du précieux sésame. et l’objet en lui même plutôt sympathique donne envie de continuer d'acheter des galettes comme dans le bon vieux temps.

on retrouve deux grands posters avec une histoire dessinée traitant de l’économie des riches avec une certaine ironie (à savoir les problèmes inhérents à l’extrême richesse ou le fait que 10% de la population possède 85% des richesses de par le monde. l’histoire narre un coloc animé par plusieurs intervenants qui amènent des solutions au problème des riches en proposant par exemple de partager leur maison avec 25 ou 30 sans abris, ou encore de transformer leurs terrains de golf privés en jardins communautaires).

exit la pop de leur premier album de 2006 (ça date quand même) et vive l’expérimentation tout azimut. shaking the habitual est en cela difficile d’accès est tranche avec silent shout. il est maîtrisé tant sur la forme que sur le fond et le fond a beaucoup de chose à dire. l’album traite de politique, d’économie (voir le petit livret) mais aussi d’écologie sans oublier de parler de l’industrie du disque, monde qu’ils ont vu évoluer depuis le temps qu’ils sont en place.

si le contenu est engagé, le format est quant à lui totalement bouleversé, l’album dure plus d’une heure et demie avec des titres longs formats (de six à neuf minutes pour la grande majorité) voire très longs à l’instar de old dreams waiting to be realized#1-7 qui dure 19 minutes rien que ça.
en passant puisque j’en parle, ce titre, qui est une succession de sons électroniques, m’a laissé plus que dubitatif et au final je n’ai pas bien compris son intérêt.
on retrouve sur d’autres titres de tels passages expérimentaux, mais ces derniers n’évoluent pas en vase clos et servent plutôt d’introduction ou de conclusion, de là à dire qu’il en ressort quelque chose de concret il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas. passé ces petites lenteurs (auxquelles le groupe tient forcement, sinon on en aurait pas eu autant) on ne peut que s’enthousiasmer du reste. car ensuite c’est du grand art, les titres sont déstructurés, étriqués, remodelés, c’est une expérience complexe, mais réussie.

la nature même des titres proposent plusieurs formes, dépouillée comme sur l’excellent a tooth for an eye#1-1 ...



... à base d’idm à l’instar de full of fire#1-2 et networking#2-2 ...



... plus pop comme raging lung#2-1 ou encore minéral avec ready to lose#2-8. karin et olof n’ont pas fait dans la simplicité et ont à chaque fois poussé leur expérimentation à l’extrême, parfois ça passe d’autre moins, un peu à l’image de leur précédent opus tomorow in a year est ses deux albums musicalement opposés bien que complémentaires.

un autre titre que j’adore, stay out of here#2-4, c’est cadeau, ca dure dix minutes et on en redemande, encore une prouesse sur lequel une fois n’est pas coutume on entend chanter le frangin.



voilà donc un gros album de la part du groupe suédois, car même si shaking the habitual ne convainc pas entièrement vu son format et son expérimentation pointue, il y a quand même une bonne heure de morceaux sublimes qui feront date.

lundi 29 avril 2013

cold war kids - dear miss lonelyhearts


cold war kids revient cette année avec son quatrième opus dear miss lonelyhearts. si la formation a bougé avec la venue de l’ancien membre de modest mouse, le guitariste dan galluci, on note aussi l’ajout d’ambiances électro comme on peut l’entendre dès lost that easy#2.

miracle mile#1 lance l’album avec un titre dans le plus pur style des californiens. un rock enjoué limite possédé qui claque. et on retrouve avec plaisir la voix tiraillée de nathan willet et les guitares plus grasses que jamais qui s’opposent toujours au son clair du piano.

si on commence à entrevoir l’évolution de leur musique avec lost that easy#2, c’est avec loner phase#3 que l’on comprend bien quelle direction ils ont choisi. dans la même veine on retrouve un peu plus loin bottled affection#6 et son clavier dissonant.



mais c’est surtout le titre jailbirds#7 qui ressort de cet album. ce titre pop est lumineux et porte l’album à lui tout seul, il y a tout ce que cold war kids fait de mieux, batterie puissante, guitares tourmentées, piano apaisant et toujours cette magnifique voix au premier plan dont émane une fois de plus une énergie fiévreuse.



dear miss lonelyhearts fait encore dans le mélancolique avec water powers#8 ou encore bitter poem#10, deux titres plus calmes, plus introspectifs, qui nous rappellent le très bon robbers and cowards de leur début.

un bon album en somme, beaucoup d’ambiances enchevêtrées l’ajout d’un son pop plus électro et une écriture retrouvée qui pousse parfois vers le post rock. dear miss lonelyhearts a réussi là où le poussif mine is yours ne faisait que se perdre.

vendredi 19 avril 2013

youth lagoon - wondrous bughouse


calquer des paroles sur des mélodies n’est pas chose aisée, pourtant avec trevor powers, alias youth lagoon, cela paraît simple tant tout est accordé. ses mélodies psychédéliques et la voix androgyne de cet américain se mettent au diapason. en ce sens wondrous bughouse est fascinant, si en plus de ça vous ajoutez une architecture des plus foutraque et une énergie revitalisante, cet album fait l’effet d’une petite bombe.

les titres sont assortis d’effets électroniques qui laissent une impression fantomatique qui n’est pas s’en rappeler les albums de bradford cox (atlas sound et deerhunter). c’est doux, onirique, un peu difficile d’écoute mais au combien impressionnant. si la base de l’album est construite sur des claviers aux sons vaporeux, trevor powers y intègre toujours de touches d’électronique ou encore déconstruit ses titres avant de toujours retomber sur la bonne mesure. il va du point A au point B, mais s’aventure à chaque fois vers l’expérimentation qu’elle soit orchestrale (richesse des accords en tous genres, lignes d’arpèges hachées etc...) ou architecturale (changements de rythme et virages sonores).

tout colle parfaitement, l’album bien que psychédélique n’en reste pas moins très cohérent, l’album prend des détours, certes, mais ne se perd jamais. si les mélodies paraissent faciles, l’exécution, elle, est subtile, c’est beau et captivant. à part le premier titre qui fait office d’introduction torturée (un peu trop même)  à mute#2, tous les titres ont quelque chose à montrer et s’il ne fallait en retenir que deux (je vais pas non plus vous intégrer les dix titres) je vous recommande pelican man#5 et dropla#6 qui suivent.





voilà il n'y a pas à réfléchir longtemps, wondrous bughouse est l'album qu'il vous faut.

jeudi 18 avril 2013

woodkid - the golden age


yoann lemoine vient de faire sa petite percée dans les charts français avec son premier album the golden age qui s’est classé deuxième des ventes mi mars. pas mal pour ce graphiste lyonnais qui s’est mis à la musique sur le tard. auparavant il s’était fait connaître en réalisant les clips de rihanna, moby, lana del rey, yelle ou encore katy perry (qu'on aime, ou pas plutôt, la carte de visite force au respect) et en s’essayant également à la pub et aux jeux vidéos avec arthur et les minimoys.
avec l’aide de ses amis the shoes (à la production), il sort cette année son premier album sous le nom de woodkid. the golden age est à la base un album pop folk à tendance hype. oui c’est de la musique actuelle bourrée d’effets en tous genres, qui alterne le grandiose et les mélodies simples et légères. beaucoup de cuivres, de percussions tribales et quelques violons sont au programme de cette production aux sons léchés. mais là où le bas blesse un peu, c’est que l’album ne se renouvelle pas vraiment. au début il n’y a pas de problème et on est même vite emballé par ce petit bijou, mais à la longue c’est un peu toujours pareil. il faut dire qu’il n’y a pas moins de quatorze titres, alors que la moitié aurait pu suffire. mais bon on va pas trop râler non plus, et puis l’avenir tranchera. en tout cas il semble radieux pour ce français exilé aux états-unis qui au vu des buzz qu’il a savamment distillés sait y faire avec le marketing.
en attendant pas mal de titres sont bluffant, woodkid fait dans le déjà entendu, mais il le fait avec brio et puis ses petites touches d’électronique font un bien fou à cet album en lui insufflant une énergie qui à tendance à vite déborder à l’instar des singles iron#13 et run boy run#2. deux titres qui s’adoptent instantanément, tout comme the golden age#1 qui après une douce introduction voit se déchaîner des cuivres qui laissent entrevoir toute l’ambition de cet album. j’ai beaucoup aimé the score#6, le titre le plus simple de l’album, il est tout en finesse avec tout d'abord un clavier mesuré puis des violons qui donnent pas mal de hauteur à ce titre, un délisse.


voici iron#13 pour lequel il a reçu un prix du meilleur clip, on est jamais mieux servi que par soit même, il paraît.

vendredi 12 avril 2013

the flaming lips - the terror

avant wayne coyne et ses copains faisaient de la musique et puis quand ils pensaient toucher au but, prenaient plein de drogue, remixaient le tout et enregistraient vite leurs frasques avant de reprendre pleine possession de leurs moyens. bon c’est pas exactement comme ça pour la totalité de leurs treize précédents albums, mais pour certains on doit pas en être loin.

pour the terror, ils ont inversés leur process de création. steven drozd, toujours prompt a arrêter ses sevrages, a commencé par se cloîtrer dans un studio pour en faire ressortir pleins de bruits et autres sons tous plus bizarres les uns que les autres sur le thème de la terreur. puis, merci bien, le groupe y a ensuite ajouté quelques mélodies dites écoutables par le commun des mortels.

alors ça donne envie non??? oui c’est mal vendu, mais les flaming lips sont tellement loin de ça qu’ils n’ont plus besoin de bonnes critiques pour vendre des albums ou pour faire parler d’eux, non ils savent faire dans l’inutile aussi (cf leur huit concerts effectués sur 24 heures en 2012). the terror est donc minimaliste, répétitif, expérimental, froid et à tendance dépressive, à croire que le groupe broie du noir en ce moment. sûrement due à la grosse descente qu’ils ont eut après avoir enregistré the flaming lips and heady fwends l’année dernière. cependant même si le petit dernier est, à l’instar de son prédécesseur, très expérimental, il reste tout de même très homogène et ne part pas dans tous les sens, là où justement l’avant dernier se perdait trop souvent.

the terror est donc expérimental mais cohérent, et c’est déjà ça car c’est pas facile tout le temps avec ces américains. si les passages de saturations, de boucles minimales ou encore de sons écorchés sont au premier plan, the flaming lips arrivent toujours a retomber sur leurs pattes pour nous livrer au final des titres parfaitement équilibrés. c’est souvent à la limite mais the terror ne bascule jamais dans un larsen dont on ne voit pas la fin. la preuve, ils sont arrivés à me faire aimer le titre you lust#4, un des plus long qu’ils n’aient jamais fait (13 minutes), mis à part leur record du monde du morceau le plus long du monde (encore une occasion réussie de faire de l’inutile sans contrepartie). you lust#4 passe par plusieurs états fort heureusement, de l'inquiétant au psychédélique, puis au psyché inquiétant pour enfin en arriver au psyché angoissant. non c’est sûr on passe de superbes moments avec ce nouvel album, je vous assure.

l'album déjà tortueux est la plus part du temps accompagné d'un chant prompt à l'évanouissement, et ce n'est pas you are alone#6 qui pourra prétendre le contraire.

pourtant l'album passe tout seul, pas d'ennui comme on pourrait le penser, c'est pas facile d'écoute mais aucun album ne l'a déjà été. ce qui prime ce sont tous ces petits sons et autres rifts de guitare saillants.

sun blows up today (titre en bonus) n'est pas le plus représentatif de l'album, c'est même le plus conventionnel, ahhaha un peu de normalité dans ce monde de bruits.




pour vous faire une idée de ce qu'est cet album, voici always there, in our hearts#9. une fois de plus le titre change de structure et devient frénétique après un long moment statique.



voilà vous savez ce qu'il vous reste à faire... non revenez et écoutez cet album merde.. vous serez surpris grâce à you lust#4, tabassé comme un malpropre par look... the sun is rising#1, conquis avec be free, a way#2 ou encore pétrifié par the terror#5.

mardi 9 avril 2013

apparat - krieg und frieden (music for theatre)


mon assistante étant en congés maladie depuis bientôt 2 ans, je vais être obligé de faire vite puisque j’ai une dizaine d’album en attente derrière.

En attendant de voir si les albums de the flamings lips, cloud cult et beaucoup d’autres sont bons, voici le petit dernier d’apparat, krieg und frieden (enfin guerre et paix pour les personnes qui ne parle pas allemand, bien que la traduction soit assez facile).

de prime abord, disons tout le haut, on ne comprend pas bien ce qui lui est passé par la tête. on ne reconnaît pas l’allemand dans cet album. à l’origine c’est le résultat de ce qui aurait pu être la bande originale de la pièce de théâtre revisitée par sebastian hartmann (j’invente rien c’est dit dans le titre). c’est plus mélodieux et classique qu’électronique tant les éléments prépondérants sont les violons, percussions, pianos et instruments à cordes. après si on met de côté le nom de l’artiste et que la musique classique mixée à des effets électroniques, le tout mélangé avec du post-rock ne vous rebute pas, c’est un album qui vous plaira sans nul doute.

Si vous recherche que de l’électronique allez directement à la case bonobo qui vient de sortir son nouvel album.
Donc krieg und frieden (music for theatre), a une ambiance générale des plus polaire, sûrement pour coller avec l’oeuvre russe de tolstoï, et est jouée sur un rythme très lent. l’intro 44#1 met aux prises en tout et pour tout deux violons aux sonorités opposées. c’est simple mais c’est beau et surtout c’est assez court, pas de quoi piaffer d’impatiente en se demandant ce que cet album a dans le ventre. le titre suivant, 44(noise version)#2 est la continuité du premier mais en version noise. on entre dans le vif du sujet avec un titre presque contemplatif qui se meut à une vitesse quasi nulle. une musique parfaite à écouter dans un train lorsque l’on traverse de vastes étendues désertiques. la suite réveille un peu les troupes avec sa base d’ambient. le ton est également moins lugubre, bien que cette embellie ne dure pas longtemps.

krieg und frieden est un album qui prend son temps, qui s’écoute loin de tout et de tous. il fait parti de ces albums qui prennent leur temps pour s’imposer mais qui le font avec ingéniosité, donc il vous faudra être patient.
les titres PV#6 et a violent sky#10 sont à découvrir ci-dessous.




vendredi 29 mars 2013

wooden wand - blood oaths of the new blues


rha faut s’occuper de tout en ce moment, et notamment du dernier album wooden wand. un album sorti en début d’année que j’avais mis de côté afin de pouvoir écouter des groupes plus connus, tout en espérant qu’il soit de mauvaise facture, ça me fera toujours de ça à chroniquer, rha faignantise quand tu nous tiens... et bien il n’en est rien et 2 mois plus tard, l’album n’a toujours pas pris une ride et reste un sommet de la folk. 

blood oaths of the new blues, que l’on pourrait traduire par croix de bois, croix de fer on s’ouvre la main, on mélange notre sang au nom du néo-blues et puis pour l’enfer on verra plus tard, ne signifie pas grand chose si on n’a pas été scout dans sa jeunesse. en plus il va de soit qu’un bon album de folk/blues transpire toujours les bonnes soirées communautaires assis autour d’un feu au beau milieu d’une forêt bien sombre. voilà le cadre est planté, vous n’avez plus qu’à vous laisser prendre au jeu.

j’aime la folk quand elle est simpliste, j’aime la folk quand elle vous prends au corps et j’aime beaucoup quand elle reste au final assez actuelle. j’aime aussi la folk quand elle revient d’outre tombe (cf timber timbre) ou quand elle est chantée d’une voie nasillarde (cf the tallest man on earth) mais c’est pas le sujet ici.

ils sont cinq et on entend tout au plus 3 instruments (voix comprise car oui ça compte bordel). alors il y a celui qui met l’ambiance avec sa guitare sèche, celui qui n’a pas peur de chanter et enfin celui qui fait les percussions, les deux autres doivent rouler les joints et allumer le feu je sais pas trop.

dans sa construction l’album est assez étrange, déjà les deux premiers titres font la moitié de la durée de l’album avec un premier titre no bed for beatle wand/days this long#1 de presque 12 minutes à lui tout seul. sinon ce titre est plutôt excellent et semble résulter de l’addition de deux chansons (déjà le titre donne un indice). car après une intro de trois minutes trente, tout semble enfin démarrer. la mélodie qui s’est déjà répétée vingt-huit fois en 210 secondes continue mais si la base ne change pas, tout semble pourtant différent, le titre retrouve un nouveau souffle et sans trop d'artifice wooden wand arrive à nous faire aimer ces presque 6 minutes ou tout se répète. le milieu du titre mute un peu, on sent bien que les choses ont changé, l’ambiance, elle, reste la même, à savoir une mélodie simple et une rythmique lente. c’est lent, contemplatif, et ça tourne en boucle puisque les dernières minutes sont les mêmes que les premières.

ça bouge pas beaucoup mais c’est beau et c’est peu de dire qu’on a eu le temps de se mettre dans l’ambiance. Le second titre outsider blues#2, le chef d’œuvre de l'album, a aussi une construction assez lente, il fleure, comme tout l’album, bon la nostalgie sans jamais y verser entièrement. ses mélodies sont simples, tournent en rond mais insufflent aux titres de belles émotions.



mais comme l’immobilisme n’est qu’un point de vue, dome community people (are good people)#3 vient bouleverser tout ce en quoi on croyait. sa guitare noisie et la durée du titre (1 minute trente) sont à l’opposé de ce qui nous a été proposé jusqu’à présent. dungeon of irons#4 laisse entrevoir des guitares électriques, les titres sont plus changeants et certains on même plus de corps, plus d’éléments, plus fourni quoi. et puis au milieu de ce dédale de saturation, on trouve southern colorado song#6. un titre une fois de plus magnifique, irréel, porté par les chœurs et sa guitare qui arrive enfin à l'apogée de ce qu’elle est capable de donner. (bon on l'entends moins sur la vidéo suivante puisqu'il manque les arrangements studio, mais c'est pas grave puisque que vous êtes déjà en train de charger cet album donc vous verrez forcement de quoi je parle).



wooden wand a au final son propre univers et ça s'entend. ce dernier n’est pas novateur mais ne fait jamais de la plagia.

mercredi 20 mars 2013

atoms for peace - amok


atoms for peace est un "super" groupe créé en 2009 par thom yorke (radiohead) et nigel godrich (producteur des albums de radiohead) pour donner vie à l'album solo du premier, the eraser sorti en 2006, lors de sessions live. les deux amis se sont adjoint les services de flea (red hot chili peppers), de joey waronker (batteur de R.E.M et smashing pumpkins) et mauro refosco (percussionniste que je ne connais pas).

et ce qui ne devait être qu'un projet ponctuel a fini par déboucher à force sur des sessions en studio et finalement sur un album. écrit par thom et scénarisé par nigel, amok est un album électronique qui a pour but de vous faire danser dans votre tête (dixit thom) ou comme lui sur le titre ingenue#3 si vous avez vous peu d'expérience en la matière.



amok est surtout un album sans réel but, ponctuel qui n'aura pas forcement de suite tant le projet est voué à vivre au jour le jour (notamment du fait que les membres doivent composer chacun avec leur plannings respectifs).
amok est instinctif et résulte du travail de thom et de son goût prononcé pour l'électronique qui a, de son côté, enregistré beaucoup de mélodies et de sons que nigel a mis ensuite en forme pour en faire un album. après il n'y a plus qu'à laisser faire le talent de chacun des membres.

alors il est vrai qu'une association entre yorke godrich et flea semble quelques peu incongrue mais après avoir écouté droppped#4 on sait pourquoi ils l'ont fait. la basse groove de flea est un petit régal quand elle se mélange aux lignes d'électroniques concoctées par yorke. c'est énergique, entêtant et ça va surtout droit au but. comme tout l'album d'ailleurs, c'est précis et sans détour.

après si l'album n'est ni novateur ni primordial et n'apporte pas grand chose aux collaborateurs sinon une petite pause, il est toutefois intéressant de par l'apport de titres assez singuliers qui valent le détour à l'instar de reverse running#8, default#2 ou encore amok#9 mon titre préféré.
ce dernier passe en boucle dans ma playlist, à base de percussions claires, la voix de thom nous transporte dans un univers aux contours assez incertains qui vous font oublier tout vos petits tracas de la vie quotidienne. c'est simple sans prise de tête et au final assez réussi, le résultat qu'espérait thom.



alors si vous aussi vous voulez faire une pause, n'hésitez pas longtemps et passez un bon moment avec ce amok.

lundi 18 mars 2013

foals - holy fire


après avoir mi de côté la hype d'antidote et la lumière de total life forever, foals revient en ce début d'année avec un album brillant, oui mais!!!
je dis ça car bien que ce soit mon album préféré, je n'ai pas vraiment tout aimé dans ce holy fire. après un intro noire plutôt bien ficelée la première bombe est lâchée avec inhaler#2. foals a retrouvé une puissance rock ravageuse, ce titre est tout ce que le groupe peut faire de mieux quand il se lâche et qu'il arrête de tout calculer. ça tranche surtout avec le son très pop de l'album précédent.


malheureusement derrière il y a my number#3, un titre qui n'a rien à faire là, déjà il casse l'ambiance installée par ses deux prédécesseurs, mais surtout il marque un retour en arrière, comme échappé de l'album total life forever. c'est pas que le titre soit mauvais, mais il ne sert à rien. on passe bad habbit#4, qui n'est clairement pas au niveau et on reprend de la hauteur avec everytime#5 et surtout late night#6.
ce dernier assez introspectif laisse déchaîner sa rage au fil du titre, du grand foals qui semble enfin avoir trouvé sa voie. ça monte petit à petit pour finir en apothéose au bout de cinq minutes haletantes.


avec l'acide providence#9 foals repousse un peu plus loin les limites de sa musique, une nouvelle fois on a titre qui prend le temps de s'installer et laisse au final éclater toute son énergie assez communicative. on se prend vraiment dans l'ambiance générale même si cette dernière est plutôt noire.
suit enfin stepson#10, un titre plus apaisé mais tout aussi bon. du bon en barre en somme, et une nouvelle pépite pour cet album qui sonne déjà comme le plus abouti du groupe.

une fois de plus foals laisse ses acquis de côté pour nous offrir un holy fire inspiré qui saura se faire un place dans vos playlists. et puis c'est produit par flood et alan moulder, que dire de plus.

four tet - 0181



j'ai complètement oublié d'en parler, faut dire qu'avec la voiture au garage et la neige qui tombe j'ai plus le temps de rien, mais four tet a sorti mi janvier un recueil (oui c'est pas un album à proprement parlé, bien qu'il ait annoncé qu'une version physique devrait voir le jour dans l'année) de face-b réalisées entre 1997 et 2001, soit avant qu'il ne soit connu.

d'ailleurs passé les premières minutes, on comprend que l'on aura pas affaire à pink ni there is love in you mais plus à dialogue ou pause. ce 0181 est en quelques sorte un mix d'ambient et de jazz, très posé, toujours aussi millimétré mais avec un petit quelque chose en plus qui nous fait nous demander pourquoi il n'a pas sorti tout ça avant (c'est peut-être les cuivres ou le piano qui me font dire ça).

en tout cas c'est en téléchargement et gratuitement sur le site de soundcloud.

 

vendredi 1 mars 2013

PVT - homosapien


pvt évolue, depuis church with no magic le groupe australien a encore mis un peu plus l’accent sur l’électronique par le biais de leur synthé, oui il faut dire qu’ils sont signé chez warp même si cela n’explique rien, c’est juste pour le signaler. la véritable évolution se situe au niveau de la voix de richard pike plus que jamais omniprésente.

le trio ouvre l’album avec un titre ambient, des voix vocodées et une rythmique très répétitive et se poursuit avec des titres plus directs, moins triturés et toujours avec des sonorités pesantes et rythmées. après une bonne introduction avec des titres comme le très groovy evolution#2 et love and defeat#5 un titre plus rock, ils touchent à la perfection de leur musique avec homosapien#6, vertigo#7, nightfall#8 et new morning#9.

homosapien#7 mélange de rock et d’électronica est assez foutraque avec ses sons qui viennent de partout. mais le plus intéressant est le rift de guitare qui tourne en boucle au second plan et pose bien l’ambiance (un vestige de math rock encore présent!!).



vertigo#8 dans un autre registre joue la carte de l’atmosphérique, le titre est clair, léger réduit à sa plus simple expression (un choix du groupe de ne pas en faire trop avec les arrangements). suit nightfall#8 et son synthé lourd et hypnotique. une fois de plus le titre se veut simple et ça fonctionne bien.



enfin pour finir new morning#8 à l’accent dépêche mode. excellent titre qui met l’accent sur la rythmique et la voix synthétique.

homosapien vous l’aurez compris est plutôt abouti, on dénote encore quelques errances qui pourront cependant plaire à certains car au final cet album explore pas mal de styles différents où les références sont pléthores. une bonne surprise quoi, il n’y a juste qu’à attendre un peu pour voir si il s'essouffle ou pas.

samedi 23 février 2013

foxygen - we are the 21st century ambassadors of peace & magic

on ne va pas dire que les deux californiens sont restés bloqués dans les années 70’s mais à écouter leur musique et la vitesse à laquelle ils ont ingurgités toutes ces vieilles références, on peut se demander si ils ne roulent pas en delorean. Neuf titres et neuf ambiances changeantes, on y entends du dylan, beaucoup de stones, un peu de beatles (in the darkness#4) le tout à la sauce psychédélique, à croire qu’on est dans la factory de warhol (no destruction#2).

La structure même des titres est créative, elle n’est pas linéaire comme on en a l’habitude, et il arrive également qu’un titre ne s’attarde pas sur un rift, un refrain, une mélodie bien rodée, non les foxygen savent se mettre en “danger”. car même si les références en jettent plein la gueule ce n’est pas pour autant qu’il en sort forcement quelque chose de bon . et dieu (non pas trent, il a assez de boulot en ce moment avec le lancement de sa plate-forme de streaming nommée daisy, le nouvel album de how to destroy angels et une phrase mystérieuse qui pourrait en émoustiller plus d’un à savoir : “Nine Inch Nails are definitely back in action and working on new material”) donc dieu sait que ce we are the 21st century ambassadors of peace & magic est bon.

l’album est le gros coup de coeur de ce début d’année, il fleure la bonne humeur et la simplicité, s’assombrit parfois, part visiter la lointaine frontière de l’élitisme (bowling trophies#5) et revient bien vite à ce qu’il sait faire.... à savoir de la pop enjouée, un peu trop parfois et il m’arrive de vouloir zapper certains passages un peu trop mielleux. mais ce serait une grossière erreur car c’est sans compter sur leur formidable facilité à virer de bord sans avertir personne. et les changements de cap fond tout le sel de cet album qui va de surprise en surprise.

je ne sais pas quel titre vous présenter en particuliers, j’adore le début et la fin de l’album. mais s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait we are the 21st century ambassadors of peace & magic#8 éponyme de l’album. avec son rock psyché sur le fil qui change d'ambiance plusieurs fois sans que l’on en soit perdu pour autant. une vraie pépite qu’il faut écouter.



dans un registre plus actuel, jonathan rado et sam france nous livrent aussi un très bon titre pop shuggie#6, single de l’album qui alterne entre passages psychédélique et hippie.

mardi 12 février 2013

elbow - dead in the boot

dead in the boot n’est pas un album a proprement parler, mais plutôt un recueil de face b allant du premier album (asleep in the back en 2001) au dernier en date (build a rocket boys! en 2011).
on revisite dans un ordre pas très chronologique les différentes tendances du groupe que démontre par la même qu’ils ne se sont jamais perdu, ni trop aventuré très loin aussi.

Les titres des premières heures sonnants folk et blues quand les derniers un peu plus expérimentaux sont plus tournés vers l’instrumentation et le chant. Il aurait d’ailleurs été dommage qu’ils n’aillent pas dans ce sens quand on connaît les limites extraordinaires de la voix de guy garvey. vous n’avez qu’à voir les sessions live pour vous en persuader. Cet homme a une voix de velours d’une intensité incroyable.

voici le titre whisper grass#1 et  un passage du magnifique love blown down#6 que je vous conseille chaudement d'écouter.





voilà un album qu’il est intéressant d’écouter afin de patienter en attendant leur prochain opus qui devrait sortir courant d’année et qui devrait se nommer lippy kids.

samedi 2 février 2013

Wen Quartet @ Le Mandala, Toulouse, 26/01/2013


Tout ça commence par une discrète découverte sur un réseau social. L'album peut s'écouter via un gros service de musique en ligne, je pose donc mon oreille dessus. Du jazz frais et bien fagoté, avec des influences multiples qui donnent une musique bien ancrée dans son époque. Et là, par un hasard de calendrier, on m'invite à aller voir ce même groupe au Mandala la semaine suivante. Pourquoi pas ?

Le Mandala, salle aussi intimiste que mythique de la scène musicale toulousaine. Il faut arriver tôt si on veut une place, c'est ce que nous faisons. Nous serons d'ailleurs bien contents d'avoir une bonne table pour profiter de l'intégralité du concert. Parce que quand Wen Quartet attaque, il devient vite très difficile de penser à autre chose et de détourner son regard de la scène.

Wen Quartet, c'est un saxophone soprano, une batterie, une contrebasse et un clavier. Selon mes informateurs, ces jeunes gens (je doute qu'un seul d'entre eux ait plus de 25 ans) sortent plus ou moins tous d'études de musicologie. Et j'avoue avoir éprouvé une certaine inquiétude en apprenant ça. Ça va être démonstratif, élitiste, sans âme, voilà les pensées qui m'ont traversé l'esprit. Heureusement, le quartet a rapidement dissipé mes doutes.


Commençons par le clavier. Quand il n'est pas sur le piano droit du Mandala, envoyant ses accords mortellement jazzy à 200 à l'heure, Xavier Gainche se tourne vers son clavier Nord et aime à triturer les boutons. Dans sa discothèque, on imagine, entre autres, beaucoup d'albums d'électro. Ça fait du larsen, ça crée des nappes, ça joue des sons très brut d'électro par-dessus, voire de la guitare disto, des gimmicks courts et entêtants, puis ça re-tourne des boutons... peut-être parfois un peu trop à mon goût, trop près du décrochage du noyau jazz du morceau... mais il prend son pied, Xavier, affichant un sourire béat de satisfaction musicale, cherchant ses camarades du regard.

Au fond, Louis Navarro et sa contrebasse survolent tout, tour à tour complice des trois autres. Il sait tout tenir à bout de bras, que ce soit dans le rythme ou la mélodie... ou les deux en même temps. Usant parfois de l'archer, voire d'un peu de distorsion, il nous envoûte alors de nappes profondes. Ah, la noblesse de cet instrument, quand il est joué à la perfection...

Au Mandala, les batteurs ne peuvent pas se cacher. Ça tombe très bien pour Simon Portefaix, qui n'a rien à cacher et tout à montrer. Impressionnant de maîtrise, il est omniprésent. Il ne lève presque pas les bras et ne cesse pourtant de cogner dans tous les sens. Mieux que cogner, il caresse du maillet, il gratouille de l'olive, il chatouille du balais, toujours sur la brèche, variation sur variation, impeccable et imprévisible. Il a aussi tout un tas de percus improbables, qu'il aime placer sur ses cymbales ou sur ses fûts pour certains morceaux : cassolettes, plats en alu, grelots, bibelots, tout y passe du moment que ça fait un nouveau son. S'il y en a un qui fait le show, c'est lui.

Enfin, sur le devant, il y a Claire Gaudré et son saxo soprano. La clé de voûte du quartet. Moins démonstrative que ses collègues mais tout aussi douée, elle est la gardienne du thème, le fil conducteur de la mélodie, elle donne de l'air, elle rappelle ses brebis égarées dans les contre-rythmes et les saturations. Et comme c'est une fille, immanquablement, la touche féminine fait son effet. C'est doux, tout en sensibilité, presque timide, l'équilibre apporté saute aux oreilles.



Voilà comment, fermement accroché à la colonne vertébrale d'une batterie extraterrestre, Wen Quartet construit une ambiance et un son qui lui sont propres. Jazz, nu-jazz, groove, expérimental, électro, rythmiques tordues et changeantes, l'univers sonore est riche d'influences et d'idées formidables. Les morceaux montent, et montent, gagnent en intensité, puis on repart sur la belle mélodie du sax... Et on recommence, pour notre plus grand plaisir auditif. Il y a des regards entre tous les membres, pour partir au bon moment, pour être sûr de bien placer le break... et des regards qui se sourient. Des regards de musiciens qui se connaissent bien, qui aiment jouer ensemble et qui vous le montrent.

Nous avons passé un moment fabuleux à écouter les trois sets (rien que ça !) que la formation toulousaine (voir la deuxième vidéo pour ceux qui connaissent un peu la ville...) nous a interprétés ce soir-là. Merci à Wen Quartet, puisse leur futur être pavé de beaux morceaux et de concerts mémorables !