mardi 9 février 2010

Considérations d'ordre général à l'usage du mélomane

On vit une époque formidable. On a accès à toute la musique qu'on veut, les musiciens aussi, s'appuient sur ces nouvelles références pour créer, enrichissent les références des auditeurs qui sont désormais prêts à entendre ce qui était il y a peu passible d'excommunication. Les techniques de production se standardisent, s'échangent, les barrières sautent et les extrêmes tendent à se rejoindre. Oui mais alors comment faire la différence entre les deux catégories de musique principales : la bonne et la mauvaise ?

S'il vous plait, ici on est pas là pour faire dans les bons sentiments, vous ne m'enlèverez pas de l'esprit qu'il existe de la mauvaise musique, toute mauvaise foi mise à part. D'ordinaire un bon indice réside dans la façon dont un disque est conçu. Le but c'est quoi ? Me faire plaisir en tant qu'artiste et exprimer quelque chose, ou tout simplement nourrir l'auditoire comme on gave une oie avec la recette qu'il aime dans le but d'en retirer quelque subside. Mais on est d'accord, on écoute pas tous la musique dans le même but et on y recherche pas tous la même chose.

Pour illustrer mon propos, le mieux c'est l'exemple. Prenons le dernier Yeasayer.



Sur ce titre tiré de Odd Blood paru aujourd'hui, on s'approche de très près de ce qui constitue l'abomination ultime en matière de musique (vous en conviendrez chers lecteurs), le r'n b. Notez l'absence de majuscule. Pourtant j'aime ce morceau.

Et maintenant prenons un truc au hasard, Stillness Is The Move de Dirty Projectors (que je ne connais pas)



Là dedans, on entend une nette tendance r'n b, du vocoder, on aperçoit une ébauche de chorégraphie à deux balles, bref on est pas loin de la bande son d'un magasin de godasses.
Et pourtant, de proche en proche, j'en viens à tolérer ces trucs là. Je vais même me chopper ce disque pour approfondir un peu.

Chaque artiste créé un univers propre (plus ou moins) auquel il tente de nous faire adhérer. Si on est "prêts" ça marche, sinon on passe à côté et il faudra y revenir plus tard. C'est vrai pour la peinture et le cinéma, la littérature ou autre.

Bref on vit une époque formidable mais dangereuse, la frontière entre le bien et le mal est de plus en plus ténue. Mais c'est peut être pas un mal après tout, si l'underground recycle la variet' et inversement, ça pourrait bien tous nous tirer vers le haut. Mais je flippe un peu quand même...

4 commentaires:

  1. Tu flippes mais faut quand même que t'assumes : tu es la personne la plus aventureuse que je connaisse dans ce domaine... Pour le meilleur comme pour le pire. Tu prends des risques, quitte à te ridiculier, à te la péter inutilement, ou à déterrer une pépite.

    Pour ce qui est des artistes qui produisent ce que veut leur public, j'avoue que ça marche encore très souvent pour moi et que j'assume. C'est rassurant, c'est un long fleuve tranquille. Et je crois que c'est autant nécessaire que les nouveautés et les surprises. Il en faut pour donner des repères.

    Sinon je suis assez d'accord avec toi, très joliment dit, m'sieur. :)

    Et ma femme adore Yeasayer, comme de bien entendu. Et elle se moque de nous. Justement. :)

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  2. Mouhouhaha, c'est bien ça qui est flippant, écouter les même trucs que LorX ;-) Hé mais attends, non c'est super cool en fait de se retrouver sur un terrain musical commun !

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  3. Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.
    Jacques Rouxel (1931 - 2004).
    en conclusion je préfère que NIN reprenne un titre d'avril lavigne plutôt que le contraire, ça me foutrait bien les boules...

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  4. Si c'est la papa ses Shadocks qui le dit... ça doit être vrai :-)

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