vendredi 10 septembre 2010

Ufomammut


Ufomammut. Le nom annonce la couleur. avec un nom pareil, faut que ça soit lourd, et que ça vienne d'ailleurs. Ufomammut, c'est l'anti funk, le tueur de groove. Entendons nous bien, le groove c'est cool, mais pas là. C'est hors sujet. Il y a un temps pour tout, et ya pas écrit Infectious sur la pochette. Donc Ufomammut, c'est lourd, lent, long, répétitif, et c'est beau. Un exercice balisé dans lequel il est difficile de se réinventer, une contrainte qu'il doit être dur de s'infliger. Mais j'aime le principe. Le minimalisme appliqué au post hardcore (avec un pointe de sludge et de doom peut-être), le Cult of Luna sans les envolées lyriques et les fioritures. Je sais pas pourquoi, je pense aussi parfois aux côtés sombres de Melvins. On peut sombrer sans un soupçon de culpabilité, pas un seul plan too much à l'horizon. Son de guitare gras, grave, voix lointaine, abyssale. Il a quelque chose de monacal dans ce renoncement. Il y a 3 ans je n'aurais trouvé aucun intérêt à ces albums. Et là je suis en admiration devant les univers dans lesquels je me laisse entrainer. Des univers peints avec trois fois rien. Le voyageur imprudent devra se débarrasser au préalable de toute impatience. S'abandonner au temps. Tout comme CoL parfois, Ufomammut a le don de tout annihiler autour de lui et je traverse des périodes où je suis incapable d'écouter qui que ce soit d'autre. Leurs albums ont peu de titres, et il y a une raison. C'est que parfois un titre peut durer un bon moment. D'aucuns diront que si c'est pour répéter à l'infini un rift en infra basse, what's ze point ? Bin justement, la beauté du geste. J'éprouve un certain respect pour les compositeurs qui font preuve d'une telle retenue. Ajoutez à cela les splendides illustrations de Malleus qui ornent chacun des albums de ces italiens, ça donne une recette qui a tout pour (me) plaire. Ça s'écoute comme du Dead Can Dance, c'est psychédélique, hypnotique, voilà bien longtemps que j'étais pas tombé sur une perle pareille.


C'est par le haut qu'il faut plonger dans leur discographie en commençant par Eve, le petit dernier (2010) qui possède un charme hitchcockien avec une production assez facile d'accès. Part I commence par 3 "Proum" avec un "P" majuscule, comme pour annoncer le début de la séance avec un morceau de 14 minutes. Voilà Part III un peu plus bas. Chaque album précédant vous emporte un peu plus bas.


En 2008 est sorti Idolium, une autre perle noire. Un peu plus obsessionnel, plus épuré, un son de basse d'outre tombe, un disque propice à la contemplation de paysages désolés. On remarquera aussi quelques entorses à la lenteur et un peu de chant féminin (Ammonia) qui donne une tout autre dimension au trio.




La perle revient selon moi à l'album réalisé conjointement avec Lento en 2007 (Supernaturals: Record One), dont il faut que je me dépêche d'explorer la discographie. Ce disque est moins sombre, plus facile à écouter, c'est par là que j'ai abordé l'univers d'Ufomammut.




la descente aux enfers se poursuit avec Lucifer Songs en 2005, Snailking en 2004 et Godlike Snake en 2000.

Une expérience à ne pas rater, encore faut-il y être préparé.
Sachez qu'ils passent en concert en France en octobre, et pas une date à Paris, c'est bien ma veine...
6th. GRROUND ZERO – Lyon
7th. LE BALOARD – Montpellier
9th. LE BAROUF – Cholet
10th. LE FERRAILLEUR – Nantes

5 commentaires:

  1. Aïe, j'ai peur de bien aimer ce genre de truc.... :)
    Très bon post en tout cas, merci.

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  2. Excellent dernier album des italiens auquel je te conseille le premier album de Lento évoquant un Neurosis instru, atmosphérique et inspiré.

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  3. Merci docteur, je me jette dessus. slurp.

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  4. Ça m'intéresse, merci Dataichi,je vois qu'Atlanta t'a inspiré un post au final.

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  5. ouais je me suis replié à l'aéroport, après un passage dans un coin pas safe :(

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